Le 28 avril 2003, Apple insufflait, en ouvrant les portes de l’iTunes Store, un vent de fraîcheur dans la musique en ligne.
Après dix ans d’exploitation, ce jukebox numérique devenu entretemps une place de marché multimédia a réuni sous son aile 500 millions d’utilisateurs et généré plus de 20 milliards de dollars de revenus.
Étroitement lié aux baladeurs iPod depuis ses origines, le service a gagné l’iPhone dès la sortie du premier modèle en 2007 ; l’iPad a suivi, en 2010.
Si son arrivée en France remonte au 15 juin 2004, sa sphère d’influence s’étend aujourd’hui à 119 pays, avec un catalogue conséquent : 26 millions de titres des principales majors.
Mais le démarrage fut fastidieux outre-Atlantique, avec une offre restreinte (200 000 chansons) et une disponibilité initialement limitée à la plate-forme Mac OS, qui comptait alors environ 13 millions d’adeptes.
C’était sans compter la circonspection des majors face au modèle économique proposé par Steve Jobs.
En échange d’une commission de 30% sur chaque morceau vendu, avec un tarif unique fixé à 99 centimes le single, Apple s’engageait à redonner de l’élan à l’offre légale.
Dans une période charnière, au carrefour des réseaux fixes à haut débit et des logiciels de peer-to-peer, la montée en puissance du piratage des oeuvres numériques coïncidait avec l’avènement d’un modèle essentiellement dématérialisé.
Et pourtant, en une semaine, l’iTunes Store enregistrait 1 million de téléchargements. Porté en octobre 2003 sur les systèmes Windows, il s’est rapidement arrogé une part croissante du chiffre d’affaires réalisé par le secteur de l’édition numérique.
S’il ne représente aujourd’hui que 5% des revenus d’Apple, il a tout de même généré près de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur le seul premier trimestre 2013, soit 63% des ventes de musique numérique, selon le cabinet NPD.
Au rythme de 15 000 achats par minute, le cap des 25 milliards de téléchargements a été franchi en février dernier.
Parvenir à créer ainsi de la valeur avec une offre dématérialisée est une problématique sur laquelle nombre de groupes IT, éditeurs et e-commerçants se sont cassé les dents.
Dernier exemple en date avec la Fnac, qui a définitivement refermé, ce 1er janvier, le rideau sur son service « Fnac Music », redirigeant pour l’occasion ses utilisateurs vers… iTunes.
Apple a barré la route d’autres acteurs qui ont en conséquence recentré leur offre sur le streaming. Citons Spotify, dont la boutique de musique numérique a également fermé ses portes le mois dernier.
Prochaines perspectives pour la firme de Cupertino, adapter son offre au modèle du streaming et introduire – éventuellement – un système de revente et de prêt de fichiers numériques entre particuliers.
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