Ivalua lève 70 millions de dollars pour accompagner la digitalisation des achats

Avec l’Asie en ligne de mire, Ivalua ouvre un peu plus son capital.

L’éditeur d’origine française, spécialiste de la gestion des achats en entreprise, avait réalisé une première levée de fonds en 2011, auprès d’Ardian.

L’opération, qui se chiffrait à 3 millions d’euros, avait accompagné l’implantation sur le marché américain. Y succède aujourd’hui un tour de table d’une autre dimension : 70 millions de dollars.

Une enveloppe apportée par KKR. La société de gestion américaine – cotée en Bourse et au portefeuille de laquelle on trouve des sociétés tricolores comme OVH – s’implique via son fonds de capital-développement Next Generation Technology, qui dispose d’une capacité d’investissement de 700 millions de dollars.

Cap sur l’Asie après l’Amérique

Pour Ivalua, cette levée portera plusieurs objectifs, dont le doublement, sur deux ans, de l’effectif d’environ 200 personnes. Le marché asiatique, où l’éditeur revendique pour l’heure une quarantaine de clients par l’intermédiaire de son réseau de partenaires, devra permettre, moyennant l’ouverture d’un bureau, d’atteindre les 50 à 60 % de croissance annuelle, selon Les Échos.

L’année 2016 avait été marquée par des implantations à New York, Londres et Montréal. Dans sa dernière communication financière, Ivalua faisait état d’un chiffre d’affaires prévisionnel de 32 millions d’euros, dont environ la moitié provenant des États-Unis.

Les opérations sur place sont pilotées depuis Redwood City (Californie), où le président-fondateur David Khuat-Duy s’est installé.

Ce docteur en mathématiques, diplômé de Polytechnique, est un ancien du cabinet Pricewaterhouse Coopers, pour lequel il a travaillé sur l’architecture, la conception et la mise en œuvre d’ERP.

Quand on a 17 ans…

L’aventure Ivalua avait démarré en l’an 2000. Le premier contrat avait été signé avec la Caisse d’Épargne.

À l’époque, on ne parlait pas encore de procurement ou d’analyse des dépenses. Autant de briques greffées a posteriori sur une offre qui fédère aujourd’hui 250 clients revendiqués, dont Bouygues Immobilier, Crédit Agricole, EDF, Ingenico, Orange, Total, Veolia, Whirlpool et la ville de New York.

Parmi les dernières innovations introduites sur la plate-forme, une barre de recherche universelle, une fonction de numérisation et de nettoyage des données de factures papiers, ainsi qu’une API permettant de configurer des connecteurs.

Cette notion de connecteurs est au cœur de ce qu’Ivalua appelle « Open Network ». En l’occurrence, un écosystème d’acheteurs, de partenaires et de fournisseurs réunis sur la même plate-forme.

Un outil de e-learning avec des formations certifiantes y est greffé. On trouve aussi un magasin d’extensions.

Face à SAP

Sur un marché concurrentiel qu’occupe notamment SAP depuis l’acquisition d’Ariba, Ivalua a segmenté son offre en 6 composantes.

En premier lieu, le SRM, c’est-à-dire l’optimisation des relations avec les fournisseurs (référentiels, suivi de la performance et des risques, gestion des litiges…) grâce à des solutions collaboratives.

On trouve aussi du sourcing (communication avec les fournisseurs, entre contrôle des équipes et gestion des appels d’offres) et une base unique pour la gestion des processus contractuels (rédaction, signature électronique, mise à jour commune des catalogues…).

Les quatrième, cinquième et sixième briques concernent respectivement le procurement (gestion des demandes d’achats, des bons de commande, des réceptions), les factures (notes de frais, gestion des provisions…) et le pilotage stratégique (analyse des dépenses, plan d’actions).

Sur la base d’une étude interne (dont on relativisera donc les conclusions), Ivalua affirme que 66 % de ses déploiements se sont soldés par un retour sur investissement dans un délai d’un an.