Java fait un petit pas vers l’open source

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Sun Microsystems va instaurer une nouvelle licence d’utilisation de son langage de programmation, permettant des modifications du code source dans le cadre d’un usage interne.

Sun Microsystems, qui s’est souvent vu reprocher le manque d’ouverture de son langage de programmation Java (voir notamment édition du 2 mars 2000), a décidé de faire un geste en direction de ses détracteurs : selon le site InfoWorld, la société a annoncé qu’elle allait appliquer à Java une nouvelle licence appelée JIUL (Java Internal Use License), autorisant les utilisateurs à modifier le code source dans le cadre d’un usage interne.

Sun a toujours clamé qu’il ne souhaitait pas rendre Java open source de crainte de voir apparaître différentes déclinaisons de ce langage et de perdre ainsi son principal atout : sa compatibilité avec la plupart des plates-formes du marché. Les distributions Linux sont un exemple de ce risque d’éparpillement : bien que bâties sur le même noyau, elles ont donné naissance à des applications non compatibles entre elles. La licence JIUL constitue donc un compromis permettant de contenter à la fois les partisans des logiciels libres et ceux de la compatibilité.

Un risque assumé

Cette nouvelle licence a ceci de particulier qu’elle repose sur la confiance que Sun accorde à ses utilisateurs : elle stipule en effet que ces derniers devront s’efforcer de préserver la compatibilité de leur code avec les spécifications J2SE. Il n’est donc pas impossible que de nouveaux avatars de Java non conformes aux exigences du constructeur fassent leur apparition à l’avenir. Par la voix de son vice-président Graham Hamilton, Sun a déclaré qu’il était prêt à prendre ce risque.

Par le passé, Sun avait dû en appeler à la justice pour interdire à Microsoft de modifier sa machine virtuelle Java (voir édition du 24 janvier 2001). L’éditeur de Redmond avait en effet développé sa propre version de la JVM, uniquement compatible avec Windows. Une bataille qui s’était soldée par un règlement à l’amiable et le versement par Microsoft de 20 millions de dollars de dédommagements.