Jérôme de Labriffe (IAB): « Le mobile contribue à la nouvelle dynamique e-pub »

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Jérôme de Labriffe, le président de la branche française de l’Interactive Advertising Bureau, revient sur l’actu de la publicité en ligne : Baromètre sur les investissements publicitaires online, pub sur mobile, évolution de la règlementation du secteur…

ITespresso.fr : Comment la publicité sur mobile s’organise-t-elle ?
Jérôme de Labriffe : Avec le succès de l’App Store (Apple), tous les autres grands acteurs de la mobilité – Nokia, BlackBerry, Samsung et les smartphones sous Android – élaborent leur propre place de marché d’applications. Toutes les marques présentes sur le Net développent des applications pour iPhone, iPad et autres plates-formes comme Android. Le marché est en plein essor. Il est en train de se structurer autour de régies mobiles comme l’iAD d’Apple. Mais d’autres modèles en dehors de l’iPhone sont en train d’émerger. Au sein de l’IAB, la mobilité est l’un de nos chantiers prioritaires : comment doit-on se positionner sur les applis ? On va reparler format pour éviter toute intrusion à travers les applications. Il existe des problématiques distinctes entre sites Web mobiles et applications mobiles. Nous allons probablement avoir deux modes de communication. Sachant qu’au final, on parle du même écran. Mais au-delà des smartphones, le marché des tablettes avec l’iPad sera aussi un segment à part de la publicité interactive car les usages sont différents.

ITespresso.fr : Apple n’est pas membre de l’IAB pour parler formats publicitaires…
Jérôme de Labriffe : Le marché de la publicité sur mobile reste émergent et il n’est pas verrouillé dans le monde. J’ai effectué récemment un voyage en Asie. Le poids de l’iPhone est vraiment différent par rapport à l’Europe et la France. On n’y parle pas de succès dans cette zone. Les regards se portent vers Android. Et Google est membre de l’IAB.

ITespresso.fr : Quelles sont les priorités de l’IAB France pour le deuxième semestre 2010 ?
Jérôme de Labriffe : Nous allons intégrer la mobilité dans nos travaux en transversal. Les commissions au sein de l’IAB viennent d’être ré-organisées en trois volets : display, search et international.

ITespresso.fr : Comment se porte le nombre d’adhésions au sein de l’IAB France ?
Jérôme de Labriffe : 2009 a été une année difficile. Mais on voit de nouveaux adhérents depuis le début de l’année. Nous sommes en train de recruter de nouveaux annonceurs (des banques, des annonceurs traditionnels) et de nouvelles agences Internet et mobile. Il y a deux ans, nous avions lancé un tarif préférentiel à destination des start-up (moins 50% pour la première année soit 1500 euros). Nous en avons recruté 5 ou 6 comme cela. Au dernier pointage, l’IAB France doit recenser 107 membres.

ITespresso.fr : Quelles sont les adaptations ou préparations de lois que vous suivez avec attention ?
Jérôme de Labriffe : Cela bouge beaucoup. L’ouverture du marché des jeux en ligne est devenue un sujet-clé. Leur exercice de publicité est encadré. Parallèlement, la Loi Sapin [relative à « la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique » du 28 janvier 1993, qui a modifié le paysage publicitaire français et a pesé sur les relations entre annonceurs, agences et médias] n’intègre pas encore la dimension Search. Le sujet n’est pas tranché mais cela pourrait évoluer. La problématique de l’opt-in [qui consiste à obtenir le consentement actif de l’internaute pour lui adresser un message par e-mail, ndlr], inscrite dans la Directive européenne « Package Telecom » de novembre 2009, va faire l’objet d’une transcription en droit national.

ITespresso.fr : La « taxe Google » est toujours d’actualité ?
Jérôme de Labriffe : Oui. Honnêtement, on ne sait pas si cette dénomination va rester. Car le seul qui ne paie pas, c’est justement Google (sourire). Pour l’IAB, l’idée de taxer les portails sur leurs revenus publicitaires pour favoriser les éditeurs n’est pas absurde en soi mais nous serons attentifs sur les modalités. [Les services du ministère de l’Economie poursuivent le travail sur une taxe Google « sous une forme interministérielle », ndlr].

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