« Le codec est la première pierre de l’édifice de création d’un langage commun pour les médias. » Jérôme Rota, le jeune créateur français du format DivX installé en Californie, a profité de son passage à Paris dans la journée de mardi pour faire le point sur la stratégie de la société éponyme qu’il a co-fondée en mai 2000 aux Etats-Unis. Alors que DivX Inc a fait son entrée sur le Nasdaq en septembre dernier, Jérôme Rota estime que le développement de sa société passe essentiellement par la diffusion toujours plus élargie des technologies DivX dans la consommation de vidéo sur les marchés grand public principalement.
Rappelons que le DivX est un codec de compression/lecture vidéo qui permet, avec une perte de qualité acceptable, de faire tenir un DVD de deux heures sur un simple CD. A l’heure où le haut débit était loin d’être la panacée, c’est d’ailleurs cette particularité qui a rendu populaire le format en Europe et en France particulièrement où nombre de films vidéos stockés sur CD s’échangeaient de la main à la main. Un succès qui s’est poursuivi en ligne sur les réseaux d’échanges de fichiers en P2P.
Bref, le DivX est à la vidéo ce que le MP3 fut au CD audio. De là à dire que le développement de la société a profité du phénomène de piratage, il n’y a qu’un pas que nous nous garderons de franchir. D’autant plus que la solution intègre un système de gestion des droits numériques et que l’entreprise basée à San Diego est en contact étroit avec Hollywood.
94 % des lecteurs DVD certifiés DivX
Fort de ce succès auprès des utilisateurs, les industriels ont vite emboîté le pas en intégrant le codec dans les platines DVD de salon. Particulièrement en Europe. En France, 94 % des appareils sont aujourd’hui certifiés DivX. Le taux est de 54 % en Allemagne. C’est beaucoup plus qu’en Chine (34 %) ou encore aux Etats-Unis (20 %). « Ce qui nous laisse une énorme marge de développement « , analyse le porte-parole de la société basée à San Diego. Le codec a été téléchargé plus de 180 millions de fois ces depuis 2002. Il équipe 100 millions de produits électroniques grand public. Et plus de 1800 modèles de lecteurs sont aujourd’hui certifiés DivX.
Après avoir installé le marché des lecteurs, DivX Inc tente d’élargir son « écosystème » aux appareils d’enregistrement. Notamment les appareils photos numériques. Casio et Pentax commercialisent une gamme de boîtiers qui enregistrent des vidéos directement au format DivX. « Casio est très content des ventes de ses boîtiers DivX par rapport aux non DivX », avance Jérôme Rota. D’autres constructeurs devraient les rejoindre. Mais aucune annonce concrète à ce jour.
Une « box » DivX pour l’été
Des appareils photo aux caméscope, il n’y a qu’un pas que la société californienne tente de franchir à grande enjambée. DivX Inc négocie avec des constructeurs de caméscope numériques dotés de disques durs. Mais là encore, rien de concret à annoncer pour le moment. « JVC est l’industriel le plus avancé en matière de caméscope à disque dur », considère Jérôme Rota.
En revanche, le marché de la télévision est déjà avancé. Aux Etats-Unis, HP commercialise un moniteur TV intégrant la technologie DivX avec une interface Ethernet pour aller chercher les contenus en ligne ou sur le PC. L’intégration directe du codec dans les appareils de lecture, et particulièrement les télévisions, est la prochaine grande étape du développement de DivX. L’entreprise devrait d’ailleurs commercialiser à l’été 2007 un Digital Media Adopter, sorte de passerelle entre le PC et la TV, pour diffuser les films DivX sur l’écran familial qui se pilotera à la télécommande. Le boîtier, qui regorgera de toutes les fonctions multimédia classiques (diaporama photos, musique, vidéo…) pourrait être commercialisé autour des 150 euros. Soit une solution bien moins onéreuse que celle qu’Apple envisage avec son boîtier iTV qui pourrait atteindre les 300 euros, estime le porte-parole de DivX.
Entre temps, DivX Inc a créé sa propre structure de diffusion de contenus en ligne avec Stage 6 discrètement ouvert à l’été 2006. « La plate-forme est encore en version Alpha, c’est pourquoi nous n’avons pas beaucoup communiqué dessus », justifie le créateur du célèbre codec. A l’instar d’un YouTube ou DailyMotion, Stage 6 propose aux internautes de créer des chaînes thématiques personnelles. « Nous travaillons beaucoup avec les jeunes artistes ou réalisateurs. » Une façon d’amorcer la réflexion autour d’une offre de vidéo à la demande.
Elargissement de l’écosystème
Parmi les chaînes les plus populaires aujourd’hui, citons les programmes de Greenpeace et GrindTV.com consacré aux sports extrêmes. Ainsi que de nombreux mangas. « Ça marche très fort au Japon, on ne sait pas pourquoi », s’étonne faussement Jérôme Rota. Auto modérée par la communauté, la plate-forme enregistre environ un millier d’uploads par jour, selon l’intéressé.
La lecture des vidéos DivX en ligne nécessite l’installation d’un plug in ou ActiveX sur le navigateur, contrairement au format Flash désormais intégré en standard et sur lequel s’appuient les DailyMotion, YouTube et compagnie. Selon Jérôme Rota, le plug in DivX a obtenu sa certification Mozilla et sera intégré dans les prochaines versions de Firefox. Une situation difficilement imaginable du côté d’Internet Explorer pour des question de concurrence du format vidéo WMV de Microsoft.
Stage 6 se distingue également par une offre de programmes en haute définition (720 et 1080 lignes). Pour faciliter la tâche des producteurs de contenus, DivX propose désormais son propre logiciel d’authoring* de DVD. Développé en partenariat avec Pegasys, DivX Author permet de créer des DVD avec menus interactifs, gestion du son et des sous-titrages de manière équivalente aux DVD vidéos. L’application est disponible en ligne pour 40 euros hors taxes. En anglais pour le moment. La version française arrivera dans le courant de l’année.
Codec, plates-formes matérielles, solution de production et diffusion de contenus, DivX poursuit la construction de son écosystème autour d’un seul format vidéo fédérateur. Une stratégie qui permet de renforcer un modèle économique essentiellement basé sur la commercialisation de licences auprès des partenaires. « La vente de logiciels marche aussi très bien même s’il ne constitue pas l’essentiel de notre chiffre d’affaires », précise Jérôme Rota.
*Authoring : organisation des séquences vidéo dans le but de créer un CD/DVD interactif
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