Jeux en ligne : 11 opérateurs prennent d’assaut le marché français
C’est le jour de l’ouverture « maîtrisée » du marché des jeux d’argent sur le Net. Le régulateur ARJEL délivre un premier jet de 17 licences à 11 opérateurs : paris sportifs, paris hippiques et poker.
Jeux illégaux : pas de pitié pour les pirates
Les services de jeux dans les paris sportifs et les paris hippiques ayant reçu l’aval de l’ARJEL pourront démarrer immédiatement leurs activités.
En revanche, les spécialistes du poker en ligne (« 1 » sur le tableau ARJEL à côté) devront attendre la publication du décret relatif aux jeux de cercle attendue après le 28 juin. Le gouvernement de Malte, qui héberge de nombreux opérateurs de jeux, a initié un recours sur ce point devant la Commission européenne.
Mais rien n’empêche les acteurs sélectionnés de démarrer la publicité en attendant de distribuer les premières cartes virtuelles à des internautes français.
Jean-François Vilotte, le président de l’ARJEL a rappelé l’objectif de cet encadrement pour cette ouverture « maîtrisée » du marché : « offrir un cadre sécurisé aux joueurs et parieurs en ligne ».
L’Etat y trouve son compte : il prélèvera 7,5% des mises des joueurs pour les paris sportifs et hippiques et 2% des mises pour le poker (avec un plafond fixé à un euro par donne).
Une partie des recettes est affectée à la lutte contre la dépendance aux jeux. Dans le cas des courses hippiques, une partie des gains est redistribuée à la filière hippique.
Pas de pitié pour les pirates : des « cyber-patrouilleurs », rattachés aux douanes et à la police judiciaires, vont guetter les activités des sites illégaux tentés d’alpaguer les internautes français.
« Nous échangerons des informations avec les services d’investigation et d’enquête de la Police judiciaire, de la police nationale, des douanes judiciaires, de la gendarmerie Nationale et des équipes de cyber-infiltration », a précisé Jean-François Vilotte dans son discours.
La loi cherche également à protéger le consommateur final en matière de « jeu responsable » : mise en place des modérateurs de jeu, possibilité pour les joueurs de s’auto-exclure, affichage de prévention, centre d’appels et d’assistance aux joueurs pathologiques…
De son côté, le Conseil supérieur de l’audiovisuel veillera aux obligations en matière de publicité (interdiction pendant les émissions jeunesse…).
Pour faciliter la compréhension des enjeux de cette ouverture du marché des jeux d’argent en ligne, l’ARJEL a prévu une campagne de communication (presse, télé, Internet), signée Publicis, pour sensibiliser l’opinion publique.
Selon l’Officiel des paris en ligne (OPL), le marché français des paris en ligne est évalué entre 2 et 3 milliards d’euros. Il devrait doubler au cours des trois prochaines années.