Jeux en ligne : la France cherche son modèle en adéquation avec le droit européen
Lors d’un colloque parisien, le PMU, la Française Des Jeux et les opérateurs alternatifs de jeux ont exprimé leurs positions face au projet de loi d’Eric Woerth.
La libéralisation du marché des jeux en ligne en France dans le respect du droit communautaire requiert beaucoup de doigté tant les enjeux sont transversaux : économiques, sociétaux, ordre public, fiscalité…
« Mais l’enjeu fondamental, c’est notre entrée dans le monde de l’Internet. Ce n’est plus un problème européen mais un problème mondial », introduit Jacques Myard, député des Yvelines qui a présidé mardi à Paris un colloque sur les Jeux. Un business qui draîne déjà 20 milliards d’euros entre le PMU, La Française des Jeux et les casinos.
Le projet de loi, poussé par le ministre du Budget Eric Woerth, devrait être examiné par le Parlement d’ici l’été pour une application de la loi prévue à l’horizon début 2010. « Une base équilibrée et cohérente », a précisé Jean-François Lamour, député de Paris qui animait la première table ronde. De son côté, le Parlement européen vient de déposer sa contribution à travers une résolution en date du 10 mars « sur l’intégrité des jeux d’argent en ligne ».
« Relative impunité », selon la FDJ
« Comment sortir du brouillard de l’Internet ? », s’interroge Jacques Myard, en référence à l’offre illégale très importante de jeux en ligne : 25 000 sites illicites accessibles depuis la France et 75% des paris sur Internet sont pris sur des sites illégaux.
On nage dans l’économie souterraine sans guère de repères fixes. « Les opérateurs de jeux en ligne bénéficient d’une relative impunité en opérant dans des zones à fiscalité privilégiée », déclare Christophe Blanchard-Dignac, P-DG de la Française des Jeux, qui manie l’art de l’euphémisme.
Le patron de la Française des Jeux appellent les pouvoirs publics à mettre un terme à cette « instabilité politique qui empêchent les acteurs légaux d’évoluer ». Tout en assurant que son groupe participe à cette effort via une cellule interne en charge de lutter contre le blanchiment d’argent.
« On ne défend pas un esprit de clocher », dixit le PMU
De son côté, Xavier Hürstel, directeur général délégué du PMU, souhaite que la libéralisation des jeux en France soit synonyme de concurrence libre et loyale. Il se montre rassuré que le projet de loi défende les principes du pari mutuel et du maintien du financement de la filière hippique.
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