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Jeux en ligne : les courses hippiques et le poker font mieux que les paris sportifs

Le secteur du jeux en ligne manque globalement de dynamisme.

Début novembre, l’Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL) a dressé un bilan d’un troisième trimestre marqué par une certaine « stabilité ».

La frilosité des parieurs sportifs contraste avec l’appétit de ceux qui misent dans les courses hippiques.

Certes, on a ressenti un léger regain durant l’Euro de basket-ball et la Coupe du monde de rugby (4,1 millions d’euros misés durant les seuls matches de poule).

Mais, globalement, les paris sportifs s’affichent en retrait : en un an, les mises ont baissé de 23% (145 millions d’euros en T3 2011 contre 189 millions à la même période l’an passé).

Le produit brut des jeux* des opérateurs reculent de 24% (à 29 millions d’euros).

Il semble peu probable que le secteur, encore déséquilibré et sujet à une baisse régulière des inscriptions, tutoie un jour les sommets atteints lors de la Coupe du Monde 2010.

Additionnées d’un bouche-à-oreille effectif, les campagnes publicitaires d’alors avaient joué sur l’effet de nouveauté, en parallèle à l’ouverture du marché à la concurrence.

Les paris hippiques se portent mieux. Le PBJ est en hausse de 77% en un trimestre : 69 millions d’euros au dernier pointage trimestriel. +45% de mises recensées à 270 millions d’euros.

Le poker en ligne reste attractif.  Il représente un marché à 6,5 milliards d’euros sur les neuf premier mois de l’année 2011.

Dans cette sous-catégorie, le PBJ s’élève à 79 millions d’euros (+36% en un an).

Ce troisième trimestre a été marqué par des compétitions sportives internationales et entaché du scandale Full Tilt Poker (mais Laurent Tapie pourrait y trouver son compte).

Il accouche aussi d’un tassement du nombre de joueurs actifs : un peu plus d’un million par mois.

Des 50 agréments délivrés jusqu’à présent par l’ARJEL à 35 opérateurs, 23 concernent le poker en ligne.

Un cercle toujours aussi vicieux qui doit sa prospérité à une poignée de fidèles qui ont consenti, en 2011, près de 835 millions d’euros de droits d’entrée dans des tournois en ligne (286 millions sur le seul 3ème trimestre).

Du côté des annonceurs, le budget publicitaire chute de 90 à 38 millions d’euros, avec un fort accent sur le parrainage (60% des investissements), sachant que le joueur moyen dispose d’un portefeuille limité à 74 euros par mois.

A contrario, la bourse mensuelle des 18-35 ans, majoritaires sur les sites de paris sportifs, ne dépasse pas les 50 euros. Le déséquilibre est tel qu’1% des joueurs représentent 53% du cumul des mises.

De son côté, François Trucy, sénateur UMP du Var, a présenté le 8 novembre un rapport d’étape sur l’ouverture à la concurrence sur le marché français des jeux d’argent et de hasard sur Internet (qui remonte à mai 2010).

Il aligne 63 propositions pour améliorer le dispositif. Notamment une évolution fiscale qui serait plus favorable pour les opérateurs de jeux qui auraient du mal à stabiliser leurs modèles économiques.

Mais le gouvernement exclut toute modification à court terme.

Autre sujet de préoccupation : les sites illégaux de jeux. Leur part en France avoisinerait aujourd’hui « 15 à 20 % », considère François Trucy.

Et ce, malgré le dispositif légal permettant à l’ARJEL de filtrer les sites parasitaires…Un taux qui demeure élevé malgré la lutte contre le piratage.

*Produit brut des jeux, équivalent du chiffre d’affaires des opérateurs selon l’ARJEL (différence entre le volume des mises et le montant des sommes rendues aux joueurs).

Poker en ligne : limitation des bonus
En date du 27 octobre, l’Arjel a décrété la limitation des bonus accordés aux joueurs par les sites de poker en ligne. Le montant de ces gratifications promotionnelles versées notamment pour un premier dépôt de fonds est plafonné à 100% de la somme engagée par le dépositaire, dans la limite de 500 euros. Cette mesure s’inscrit « dans le cadre de la lutte contre les fraudes et l’addiction aux jeux de hasard ». Elle ne concerne pas les opérateurs titulaires d’une licence d’exploitation pour des paris sportifs et hippiques, dont la proportion maximale reversée aux joueurs reste fixée à 85%.

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