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J.Gaget (Wireless Link): « Le public doit encore lever des tabous sur le Wi-Fi »

Pour sa deuxième année, le Wi-Fi Day, organisé le 8 mai, aurait pu être surnommé le Sunny Day, compte tenu de la météo très favorable qui a certainement facilité les démonstrations d’accès à l’Internet sans fil sur les lieux publics ouverts.

Sous l’égide de l’association Wireless Link, une série de manifestations en France a été organisée pour faire découvrir le Wi-Fi (voir édition du 7 juin 2005).

Sécurité, interopérabilité, tarifs? Joël Gaget, directeur délégué de ce regroupement d’opérateurs exploitant des hotspots, revient sur plusieurs aspects liés à l’usage du Wi-Fi. (interview réalisée le 8 juin 2006)

Vnunet.fr: L’initiative Wi-Fi Day est-elle une spécificité française ?

Joël Gaget: Oui, tout comme la création de Wireless Link. Notre association regroupant des opérateurs télécoms pour la promotion du Wi-Fi n’a pas d’équivalent en Europe et aux Etats-Unis. Au Canada, on trouve toutefois une initiative similaire mais qui est davantage prise en charge par les constructeurs télécoms.

La France tient-elle un rôle majeur en Europe concernant l’usage du Wi-Fi ?

Nous nous distinguons par le nombre de hotspots installés. Selon l’annuaire Jwire, la France se situe dans le peloton de tête, en suivant les traces de l’Allemagne et de l’Angleterre. Néanmoins, cela reste difficile d’avoir une véritable idée du marché et des usages.

Comment peut-on favoriser le développement des usages du Wi-Fi ?

Le public doit encore lever un certain nombre de tabous : les Français utilisent le Wi-Fi à leur domicile et au bureau mais ils hésitent encore à recourir aux hotspots. Les opérateurs doivent également poursuivre leur effort de communication.

Le Wi-Fi traîne aussi une mauvaise réputation sur le volet de la sécurité?

C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de propos sur le manque de sûreté. De manière un peu provocative, je dirais que le Wi-Fi est plus sécurisé que l’Internet par une ligne fixe. Cette technologie d’accès sans fil permet d’utiliser des modes de cryptage pour les signaux (WPA, WEP). Sur les hotspots, nous proposons à nos clients l’usage de solutions de type VPN [réseaux privés virtuels, NDLR] afin qu’ils se connectent pour transmettre des données confidentielles.

Un récent article de Vnunet.com évoquait le cas de « rogue hotspots », des points d’accès pirates servant à détourner les données transmises (voirédition du 29 mai 2006).Qu’en pensez-vous ?

C’est un phénomène dont on a pris conscience. Nous travaillons sur le sujet pour trouver des parades, notamment en termes d’authentification mutuelle entre les hotspots et les usagers. En l’état actuel, nous n’avons pas encore été exposé à des cas de rogue hotspots en France.

Un des freins à l’usage reste le prix de connexion en cas de consommation ponctuelle sur un hotspot?

Je ne peux pas faire de commentaires sur les différentes politiques tarifaires menées par les opérateurs. Mais je dirais que les tarifs sont en train d’évoluer vers plus de souplesse. Les opérateurs développent des offres data qui sont packagées mais il est vrai que l’usage de la carte pré-payée et de la carte bancaire reste très fréquent.

L’interopérabilité entre les différents réseaux Wi-Fi des opérateurs se développe. Dans quelle mesure ce type d’accord d’interconnexions favorisent une montée du volume de consommation ?

Après l’interopérabilité entre les réseaux des trois opérateurs mobiles en France qui est effective depuis un an, c’est une tendance qui se confirme. Pour être honnête, la consommation Wi-Fi liée à l’interopérabilité doit encore croître. Entre mars 2005 et mars 2006, nous sommes passés de 13 millions à 36 millions de minutes consommées sur les hotspots. Le roaming représente environ 1,5% de la consommation globale. Cela reste faible. Mais, en un an, le niveau a été multiplié par 7. Il existe une grande marge de progression.

Avec l’arrivée des Wi-Fi phones poussés par des FAI comme Free ou Neuf Cegetel, Wireless Link pourrait-elle accueillir des FAI traditionnels ?

Il n’y pas eu de demandes particulières des FAI pour entrer dans l’association. Pour être membre de l’association, il faut être opérateur de hotspots. Nous accueillons déjà des FAI comme Neuf Cegetel, qui dispose de son réseau de points d’accès sans fil. En l’état actuel, nous nous sommes plus concentrés sur l’aspect réseaux que sur l’aspect services.

Aux Etats-Unis, des villes comme San Francisco ou Seattle supervisent la mise en place de réseaux Wi-Fi locaux. Pourrait-on voir ce type d’initiatives en France ?

Pourquoi pas ? Reste à trouver des opérateurs et des business models. Des opérateurs prennent position dans ce sens et des réflexions sont en cours sur des grandes agglomérations comme la Ville de Paris.

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