Jon Rubinstein, l’alchimiste
Deuxième personnage de notre galerie de portraits des lieutenants de Steve Jobs. Jon Rubinstein a la charge du laboratoire, en tant que responsable du matériel. Sa longue expérience du domaine, il était déjà aux côtés de Jobs pendant l’aventure NeXT, fait de lui l’homme clé de la fabrication des ordinateurs à la Pomme.
Dans l’équipe de direction d’Apple, Jon Rubinstein fait partie de ceux qui maîtrisent le mieux les puissances dégagées par le matériel employé. Son air de gentil garçon ne doit pas vous tromper. Il connaît son domaine sur le bout des doigts. Il fait parti de l’association pour le calcul informatique et siège à l’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers – l’Institut des ingénieurs en électricité et électronique). Jon Rubinstein a connu plusieurs sociétés avant de rejoindre la Pomme.
Chez Hewlett-Packard, il a travaillé au développement des stations de travail de la série HP 9000. Il a également supervisé le développement du processeur et travaillé sur l’architecture utilisée sur les superordinateurs Stardent, pour Stardent Computer. Mais il a aussi fait ses armes auprès de Steve Jobs chez NeXT Computer, qui a vu la naissance de deux innovations : l’ordinateur Next, une machine très puissante destinée aux universitaires et aux chercheurs et NextStep, un système d’exploitation utilisable sur diverses plates-formes, et qui constitue le coeur de la révolution logicielle Macintosh qui est en cours. Enfin, avant de passer la porte d’Apple en février 1997, Jon Rubinstein a fait un passage de quelques années chez FirePower Systems, d’où il a tiré l’expérience nécessaire à la définition d’ordinateurs fonctionnant sur OpenFirmware. Ce standard industriel permet à n’importe quel système d’exploitation de fonctionner sur quelque architecture d’ordinateur que ce soit, à condition d’un léger travail d’adaptation.
Rubinstein dirige l’équipe chargée de l’ingénierie matérielle. C’est elle qui prend en charge le développement et la conception industrielle de tous les matériels Apple. C’est donc cette équipe qui imagine les solutions techniques pour donner aux machines d’Apple les formes imaginées par les designers. Mais pas seulement. Jon Rubinstein a travaillé sur l’architecture unifiée de la carte mère. Une architecture qui permet de simplifier la production d’une part, mais aussi de simplifier l’utilisation des machines d’Apple, parce que les logiciels sont plus stables et ne nécessitent pas de modules de programmes supplémentaires. Depuis le G3 et plus récemment avec le G4, la puissance de l’ensemble s’en est ressentie.
Le défi de Jon Rubinstein est triple : trouver des solutions techniques aux projets des designers d’Apple, pour que la société reste leader en innovation et en design des ordinateurs. Cette tâche n’est pas simple puisqu’elle nécessite de penser à des ordinateurs qui chauffent peu (donc qui consomment peu), qui intègrent les dernières technologies (Gigabit Ethernet, FireWire, USB, DVD-ROM, Airport,…), à un moindre coût. Multiplier l’effet « supercomputer », en concevant un matériel qui ne freine pas la puissance de calcul obtenue. Et, enfin, proposer des machines toujours plus simples d’utilisation, malgré l’augmentation de leur puissance. Tâche ingrate, mais dont il se tire à merveille pour le moment.
Au final, cet expert du contrôle de la puissance des machines est vraisemblablement un des hommes les plus à même de poursuivre sur la voie de l’innovation. Quelques indices laissés à la sagacité des experts laissent à penser que Jon Rubinstein prépare, dans ses laboratoires, des machines très puissantes, destinées aux applications très consommatrices de calculs et de temps de processeurs. De quoi proposer des serveurs de réseau ou des stations de travail très spécialisées. Les scientifiques et les créatifs vont se régaler.