Jooxter lève 1 million d’euros : cap sur l’IA pour organiser les espaces de travail

Apps mobilesEntrepriseLevées de fondsMobilitéStart-up
jooxter-levee-fonds

À l’origine d’une plate-forme logicielle associée à des balises Bluetooth pour optimiser l’occupation des espaces de travail, Jooxter va accélérer ses travaux sur l’intelligence artificielle.

Une 51e « participation active » s’ajoute au portefeuille de Newfund.

Le FPCI emmène le premier tour de table de Jooxter.

L’opération se monte à 1 million d’euros pour la start-up basée entre Lille (son siège social se trouve au pôle Euratechnologies) et Paris (au sein du Village by CA).

Ces fonds alimenteront notamment un programme R&D dans le domaine de l’intelligence artificielle.

Jooxter cherche effectivement à développer les capacités prédictives de sa solution qui associe plate-forme SaaS et objets connectés pour fournir aux usagers d’immeubles et de bureaux, ainsi qu’aux bailleurs et aux locataires, des données d’occupation et des services additionnels.

Tech City

Ancien de Johnson Controls (gestion d’immobilier d’entreprise), où il a piloté la division « Workplace Technologies » pour l’Europe, Fabien Girerd est parti, comme il l’a expliqué au magazine LesConnectés.net, d’un constat : 50 % des espaces de travail sont mal ou pas utilisés ; et dans les grandes organisations, les collaborateurs perdent en moyenne 30 minutes par jour à chercher une salle de réunion disponible.

Originaire de la Drôme, il s’était installé à dans le nord de la France pour lancer l’aventure Jooxter, que Thomas Thelliez* – rencontré sur place alors qu’il dirigeait la start-up Eenox, éditrice d’une solution de création de sites Web et d’applications mobiles – avait rejointe en tant que CTO et actionnaire.

Parallèlement à son développement dans l’écosystème Euratechnologies, la jeune pousse s’est distinguée en tant que finaliste du « Cognicity Challenge » coorganisé par le groupe immobilier Canary Wharf et l’accélérateur Level39. Elle a ainsi pu s’installer pour quelques mois dans la capitale britannique et mettre en situation les balises Bluetooth associées à son application mobile.

Ces boîtiers à recharger une fois par an fonctionnent comme des beacons. Ils détectent, entre autres, le nombre de personnes présentes dans une salle. On peut leur adjoindre des accessoires tels qu’une caméra et un « tracker visuel », comme indiqué dans une présentation signée Bpifrance.

Espaces balisés

À son lancement en juillet 2014, l’application mobile fonctionnait exclusivement avec des étiquettes NFC à placer sur les portes des salles et qui, une fois scannées, redirigeaient les utilisateurs vers la plate-forme de gestion des espaces mutualisés.

L’arrivée, quelques semaines plus tard, de la balise Bluetooth, a permis d’intégrer un système de guidage des employés, qui peuvent partager leur localisation avec leurs collègues (« Nous voulons être une sorte de Google indoor », a déclaré Fabien Girerd à Eco 121).

À l’initiative du Village by CA, Jooxter sera du voyage au CES 2017. Il est question d’y présenter, d’après L’Usine Digitale, un prototype de capteur fonctionnant sur le réseau LoRa. En ligne de mire, l’interaction avec d’autres objets connectés à l’image des thermostats et des serrures.

Bureaux à partager

Les travaux sur l’intelligence artificielle ont vocation à améliorer le conseil en matière de futurs aménagements. On en trouve déjà des ébauches dans l’application, qui identifie par exemple si un usager a tendance à réserver souvent la même salle ou s’il est possible de réduire la facture d’énergie en optimisant l’allocation des espaces de travail.

À l’heure où le prix du m² continue d’augmenter, les employés sont eux aussi mis à contribution : ils ont la possibilité de signaler à des collègues que leur bureau est libre. Ces derniers sont alertés de la disponibilité en temps réel et peuvent effectuer une réservation, éventuellement avec certains équipements ou un agencement particulier.

Au final, Jooxter estime que ses solutions peuvent libérer « l’équivalent de plus de 20 % d’espaces de travail » pour un coût « inférieur à 9 % des économies annuelles réalisées ». Elles auraient permis à ADEO (maison mère de Leroy Merlin), d’éviter une extension de son siège sociale.

* Thomas Thelliez est par ailleurs créateur de la bibliothèque open source libsecuretcp, écrite en C++ et qui permet de créer un tunnel sécurisé entre des stations de travail, sur la base de l’algorithme RSA-2048.

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur