Julian Assange (WikiLeaks) déplore « l’émergence d’un véritable régime de surveillance de masse Orwellien »
Dans un entretien accordé ce 2 mars à Europe 1, Julien Assange, le fondateur de WikiLeaks, affirme que « téléphones et disques durs du monde entier sont sur surveillance ».
« Nous voyons l’émergence progressive d’un véritable régime de surveillance de masse parfaitement Orwellien, qui est le fait principalement des gouvernements américains et britanniques, mais auxquels s’associent 38 autres pays ! ». Au micro de Thomas Sotto sur Europe 1 ce matin 2 mars, Julian Assange tient à mettre en garde les citoyens français et européens.
Actuellement retranché dans les locaux de l’ambassade d’Equateur à Londres depuis juin 2012, le critiqué et emblématique fondateur de WikiLeaks, qui avait notamment dénoncé fin 2011, l’espionnage massif des communications sur Internet favorisé par une centaine de sociétés installées dans les pays occidentaux (dont la France), est sous le coup d’une demande d’extradition de la justice suédoise, après la plainte de deux femmes accusant Julian Assange d’agression sexuelle et de viol.
Ce qui n’empêche pas le fondateur de WikiLeaks de réaffirmer sa vision de la géopolitique mondial et son rôle de justicier au service de la vérité : « Je m’efforce de faire en sorte que les êtres humains aient accès à des informations auxquelles ils n’ont pas accès autrement. Habituellement, ce sont des informations qui sont censurées mais elles sont précieuses pour nous permettre de mieux comprendre notre environnement et faire advenir la Justice », a-t-il déclaré sur Europe 1.
A la question de savoir si Barack Obama, et donc les Etats-Unis, reste « le grand chef des manipulateurs », l’homme de 43 ans ne manque pas de souligner que « téléphones et disques durs du monde entier sont sur surveillance, à quoi s’ajoute la coopération d’entreprises comme Google. Je crois que tout cela rend le monde très vulnérable et fait planer une véritable menace sur le monde contemporain. »
Pourtant, il ne fait aucun doutes aux yeux de Julian Assange que les Etats-Unis sont le chef de filse des grands méchants loups.
« Les USA en veulent à un grand nombre de personnes, ils ont effectué des descentes policières aux domiciles de 80 personnes et plus, les USA ont placé un grand nombre de mes amis derrière les barreaux, ils ont mis en place un système de surveillance de l’ensemble des internautes et je pèse mes mots ! Aucun citoyen européen, où qu’il se trouve, n’est à l’abri de ce programme de surveillance ! »
Et la France dans tout ça ? Toujours et encore à la botte des Américains et des Britanniques ? «En théorie, la France doit encore avoir la capacité d’assurer son indépendance par rapport au reste du monde occidental. En pratique, le niveau d’investissement américain en France, et inversement les investissements français aux USA, les accords d’échange de renseignements, ont largement affaibli cette position et cette capacité théorique d’indépendance […] la France a également un rôle important à jouer pour l’indépendance européenne ».
En tous les cas, le fondateur de WikiLeaks n’est pas près de se laisser faire : « Je sais que si je devais effectivement finir aux USA, je me batterais très certainement, et il en coûterait, croyez-moi, politiquement, au gouvernement américain, que de me faire tomber. »
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