Le groupe Orange maintient l’inauguration de ses premières offres grand public liées au multimédia mobile sur les réseaux UMTS (Universal Mobile Telecommunication System) pour les fêtes de fin d’année. Cette technologie de transmission radio, retenue en France pour développer la téléphonie dite de troisième génération (T3G), permet l’accès à l’Internet sans fil avec un débit de jusqu’à 384 Kbit/s maximum. Après avoir lancé des tests dans une dizaine de villes pilotes, l’opérateur mobile confirme que le réseau, les terminaux et les services seront opérationnels d’ici cette échéance. Pourtant, cela ne semble pas si évident. Le 11 octobre, interrogé par Reuters, Sanjiv Ahuja, Directeur général du groupe, avait pourtant exprimé quelques réserves à ce sujet, évoquant même un report du lancement à 2005. Erreur de communication ou réelles inquiétudes ? Julien Billot, Directeur Marketing Grand Public et Professionnels d’Orange France, se veut plus confiant : l’UMTS sera bien au rendez-vous de Noël.
Vnunet.fr : le groupe Orange est-il réellement prêt pour lancer l’UMTS d’ici la fin de l’année ? Julien Billot : Oui, nous confirmons le lancement de l’UMTS avant les fêtes de fin d’année. Nous sommes prêts pour commercialiser les premières offres 3G d’ici Noël. Nos premiers services UMTS fonctionnent, les équipes commerciales et après-vente sont bien formées pour répondre aux clients.
Il subsiste quelques doutes sur le calendrier pour le lancement grand public. Le directeur général du groupe Orange évoquait récemment l’hypothèse d’un démarrage l’année prochaine…
La date de lancement de l’UMTS ne sera pas repoussée. Nous maintenons notre calendrier. Toutefois, pour des raisons de concurrence, nous ne tenons pas encore à préciser la date exacte du lancement. Mais soyez certain que l’UMTS sera lancé avant Noël. Depuis quasiment un an, Orange a ouvert des sites tests et des villes pilotes. Nous avons 5000 testeurs actifs UMTS qui sont déployés dans onze villes, plus Poitiers qui va ouvrir cette semaine. Ils paient 15 euros pour tester le service. Nous n’avons quasiment pas eu de résiliation.
Tous les problèmes techniques sont-ils résolus ? Les risques de surchauffe de batterie sur des terminaux par exemple…
C’est vrai qu’en début d’année, nous avons rencontré des problèmes techniques. Mais ils sont réglés. Les terminaux 3G sont très complexes compte tenu de leurs applications multimédias. Par exemple, la visiophonie demande des processeurs plus puissants. Nous travaillons beaucoup sur les versions logicielles qui améliorent la qualité radio du terminal mais qui sollicitent beaucoup la performance des batteries. C’est l’un des points des plus importants : comment le terminal 3G sélectionne le réseau et y reste attaché. Du côté du réseau UMTS, nous travaillons sur son optimisation pour régler les problèmes de zones d’ombre et d’interférence pour assurer une bonne qualité radio.
N’êtes-vous finalement pas contraint de lancer l’UMTS d’ici la fin de l’année pour respecter les échéances fixées par l’Autorité de régulation des télécommunications ?
Non. Les conditions règlementaires n’ont aucun impact là-dessus. Nous considérons simplement que les conditions sont réunies pour un lancement commercial dans de bonnes conditions de qualité vis-à-vis de nos clients.
Quelle sera la couverture UMTS pour le lancement ?
D’ici la fin de l’année, nous couvrirons 20 « zones de vies » c’est à dire les grandes agglomérations et leurs zones périphériques les plus proches. Cela représente 8% du territoire, 35 % de la population et 60 % du trafic GSM.
Quelle grille de tarifs allez-vous instaurer pour les premières offres UMTS ?
C’est une logique de gamme d’offres. En guise de fourchette de référence, les tarifs des forfaits s’échelonneront entre 50 euros par mois pour l’entrée de gamme et 100 euros par mois pour les forfaits des plus gros consommateurs. Nous souhaitons que la 3G soit accessible à tous les consommateurs dans une logique d’attractivité. Les clients auront accès à la voix naturellement mais aussi à la visiophonie, à la transmission de fichiers vidéos, à la consultation de vidéos clips, à l’envoi de MMS…
Comment de terminaux UMTS allez-vous déployer au départ ?
Nous aurons trois modèles au lancement issus de Sony Ericsson, LG et Samsung. D’autres terminaux en provenance de Sanyo, Nokia et Motorola arriveront par la suite. Nous commercialisons déjà une carte Personal Computer Memory Card International Association (PCMCIA) pour se connecter sur le réseau UMTS à partir d’un PC portable.
Vous prévoyez dès le départ une interconnexion avec le réseau UMTS de SFR ?
Oui. La visiophonie fonctionnera dès le départ en interconnexion avec SFR. Les opérateurs ont compris qu’il fallait procéder rapidement à des interconnexion pour les services de communication sur mobiles. Cela a été long pour le cas des SMS mais plus rapide pour le cas des MMS.
La connexion est coupée si l’on sort d’une couverture d’un réseau UMTS ?
Non. Le réseau GPRS prend le relais automatiquement. C’est une fonctionnalité native avec la 3G.
Bouygues Télécom va développer en priorité la technologie intermédiaire Edge (pour Enhanced Data for Global Evolution), qui se situe entre le GPRS (Global Packet System Radio) et l’UMTS en terme de débit. Comment prenez-vous en compte cette technologie dans votre dispositif ?
Nous allons couvrir 50 % du territoire français sous Edge d’ici la mi-2005. La technologie Edge est plus facile à déployer que l’UMTS. L’objectif est d’assurer la complémentarité du réseau dans la couverture multimédia haut débit. Nous aurons l’UMTS, au départ, sur 35 % de la population française, de l’Edge sur les 90 % de la population et du GPRS pour combler les dernières zones. Sans oublier le Wi-Fi sur plus de 6000 hotspots présents sur l’ensemble du territoire français.
En termes d’usage des services UMTS, quel premier bilan avez-vous dressé dans les villes pilotes ?
Nous avons observé un développement très fort de la contenu vidéo. En moyenne, un client Orange télécharge une vidéo par jour. 20 % des clients téléchargent trois vidéos par jour. Sur un mois, c’est une consommation moyenne de trente vidéos par abonné. Dans la typologie des vidéos, on retrouve le sport, l’actualité (informations générales et locales), le cinéma, la météo et le divertissement.
Avec combien de partenaires éditeurs vidéo travaillez-vous ?
Dans le cadre des services 3G, nous allons continuer à collaborer avec des partenaires éditeurs qui développent des services pour la téléphonie 2G (via le Wap/GPRS, NDLR). Pour chacune des thématiques (une dizaine en tout), nous avons un partenaire clé qui agrège les contenus vidéos. C’est le cas de LCI pour l’information qui nous propose un flash info réactualisé quatre fois par jour. Sporever se charge de l’éditorialisation des droits sportifs que nous avons acquis (dont le championnat de France de Ligue 1). Pour le cinéma, nous travaillons avec AlloCiné et avec MCM dans le domaine de la musique. Tous les jours, il y aura plusieurs centaines de vidéo sur le portail UMTS d’Orange.
Comment allez-vous organiser la tarification des séquences vidéos?
La visiophonie entrera dans une logique de voix donc facturée à la minute. Pour les vidéos en streaming ou en téléchargement, la facturation se fera au mégaoctet.
Combien de clients disposez-vous en Wap/GPRS ?
Nous avons trois millions de clients actifs sur le Wap chaque mois, dont 1,5 million abonnés à Orange World. 20 % de notre base d’abonnés utilisent régulièrement les services multimédias mobiles, ce qui représente un chiffre d’affaires situé entre 300 et 400 millions d’euros par an rien que sur la partie données. Nous recensons actuellement un million de MMS envoyés par semaine à partir du réseau Orange.
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