KaZaA déménage sous les tropiques, ou plutôt les actifs de la société néerlandaise qui édite le logiciel de peer-to-peer présenté comme le successeur de Napster. Ils viennent en effet d’être rachetés par une mystérieuse entreprise australienne nommée Sharman Networks. Elle reprend le site KaZaA.com, le nom et le logo, mais surtout la licence d’exploitation de la technologie de FastTrack employée par KaZaA mais également par MusicCity/Morpheus et Grokster. Par contre, Sharman Networks n’hériterait pas des poursuites en justice menées contre le système d’échange de fichiers, ce qui explique la reprise des téléchargements du logiciel. Le 17 janvier dernier, KaZaA les avait en effet suspendus suite à la décision d’un juge hollandais. Ce dernier avait au départ ordonné une fermeture à la mi-décembre, dernier délai, sous peine d’une astreinte de près de 45 000 euros par jour (voir édition du 30 novembre 2001). Mais la suspension du téléchargement du logiciel à partir du site de KaZaA paraissait une mesure illusoire, sinon inutile, car si elle pouvait (un peu) ralentir l’arrivée de nouveaux utilisateurs, elle n’empêchait en rien l’échange de fichiers pour ceux possédant déjà le logiciel. De plus, il restait très aisé de se procurer l’application sur d’autres site, ou par le biais d’utilisateurs.
Bientôt un système payant ?
Ce lundi 21 janvier, il était donc à nouveau possible de télécharger KaZaA dans sa toute dernière version (la 1.3.4) sur son site. La page d’accueil, qui arbore un copyright « Sharman Networks », stipule d’ailleurs que « les cerveaux à l’origine de KaZaA sont passés au développement d’un nouveau logiciel innovant ». Il s’agit notamment du fondateur des deux sociétés (KaZaA et FastTrack), Niklas Zennstrom, âgé de 35 ans. On découvre également de nouvelles conditions d’utilisation du logiciel qui, outre les classiques avertissements prohibant l’échange de contenus répréhensibles ou protégés par le droit d’auteur, précise que « certaines fonction du KaZaA Media Desktop pourraient nécessiter un paiement dans le futur, y compris une taxe prépayée » et que la société se réserve le droit d’interrompre le service pour ceux qui ne s’en acquitteraient pas. On attend de voir cela, car si KaZaA est capable de contrôler ses utilisateurs pour le paiement, a priori il est de la même manière capable de les contrôler pour les contenus qu’ils échangent… En attendant, loin de la Hollande et de ses lois, KaZaA obtient un répit avant que la justice ne cherche à le contraindre, comme Napster, à filtrer les contenus qui transitent sur son réseau d’échange. Interrogé lors du Midem par Latribune.fr, Cess Vervoord, président de la Buma/Stemra (équivalent néerlandais de la Sacem), se montre confiant sur la suite des discussions déjà engagées. « Nous pensons qu’il existe toujours un moyen de poursuivre une activité légale pour KaZaA. Notre métier n’est pas de faire fermer des sites mais d’accorder des licences pour pouvoir écouter de la musique en ligne en toute légalité », a-t-il expliqué au quotidien. « KaZaA est prêt à souscrire à notre système et nous sommes prêts à les accueillir », a-t-il même ajouté. Les discussions entre KaZaA et la Buma/Stemra avaient pourtant semblé achopper après une plainte déposée par la RIAA et la MPAA.
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