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Kazaa peut-il contrôler les échanges de fichiers ?

Kazaa et les autres logiciels d’échange de fichiers en ligne (peer-to-peer ou P2P) sont-ils en mesure de bloquer les fichiers qui circulent sur ces réseaux ? Sharman Networks, l’éditeur de Kazaa, s’en est toujours défendu. Pourtant, Titan Media, une société d’édition pornographique, a écrit au Congrès américain pour affirmer le contraire. La société accuse Kazaa de violer les droits de copyright de 1 400 vidéos pour adultes qui s’échangent en toute illégalité en ligne. Elle estime que Sharman Networks serait en mesure de bloquer les échanges mais refuse de le faire pour la simple raison que les contenus pornographiques participent pour 40 % à la croissance commerciale de l’éditeur du logiciel.

Des modules espions pour filtrer les contenus

Pour Titan Media, Sharman Networks pourrait mettre en place des mesures de blocage via des modules espions implémentés dans Kazaa. L’éditeur rétorque que dans la mesure où les utilisateurs se connectent directement entre eux sans passer par des ordinateurs centraux, Kazaa n’a aucun moyen de contrôler le trafic de son réseau. Pourtant, le logiciel propose, dans les options, la possibilité de filtrer plusieurs types de contenus, dont les fichiers pornographiques. Il est certes difficile de savoir si le filtre agit uniquement au niveau du poste de l’utilisateur ou bien s’il passe par un ordinateur géré par Sharman Networks. D’autre part, Kazaa avait démontré par le passé sa capacité à interdire l’accès à son réseau, dans l’affaire qui l’opposait à Streamcast, par simple mise à jour du protocole d’échange de fichiers (voir édition du 6 mars 2002).

Le courrier de Titan Media relance donc la polémique sur les capacités des éditeurs de solutions P2P à contrôler ce qui s’échange sur leur réseau. S’il était prouvé que Kazaa, et les autres, conservent une certaine maîtrise de leur réseau, cela remettrait en cause les jugements qui avait acquitté les éditeurs des applications P2P (voir notamment édition du 22 décembre 2003). Le plus étonnant dans l’histoire est que la polémique ne soit pas relancée par des représentants des industries du disque et du cinéma mais par une société d’édition pornographique. A moins que ce soit un moyen pour elle de se payer une campagne publicitaire à bon prix.

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