Kazaa une nouvelle fois sommé de filtrer les échanges
La justice australienne donne dix jour au service d’échange peer-to-peer pour mettre un terme aux téléchargements illégaux.
« Kazaa a reçu son ultime avertissement. » Le président de l’International Federation of the Phonographic Industry (Ifpi), John Kennedy, est content. Dans un jugement rendu le 24 novembre 2005, la Cour fédérale d’Australie ordonne à Sharman Networks, éditeur du célèbre site de partage en ligne de fichiers, d’installer des filtres ou de fermer ses portes.
Les filtres en question seraient mis en place à partir d’environ 3 000 mots clés (des noms d’artistes, essentiellement) visant à bloquer les transferts illégaux, notamment de musique. Une liste que les maisons de disques pourront enrichir à volonté, selon l’Ifpi. La justice australienne donne à l’éditeur dix jours pour appliquer cette décision, faute de quoi Sharman Networks devra mettre un terme à l’activité de Kazaa à partir du 5 décembre.
Une mesure à l’efficacité incertaine
La décision confirme un précédent jugement daté du 5 septembre dernier, dans lequel le juge Wilcox désignait Sharman Networks responsable d’inciter les utilisateurs de Kazaa à télécharger et mettre à disposition sans autorisation des fichiers protégés par le droit d’auteur. Le tribunal avait alors donné deux mois à l’éditeur pour s’exécuter, ce que Sharman Networks n’avait pas fait, s’attirant une nouvelle fois les foudres de l’industrie musicale. D’où ce nouveau jugement confirmant le premier.
La mesure de filtrage pourrait cependant ne pas changer grand-chose aux échanges de fichiers. La justice américaine avait en effet déjà obligé les créateurs de Napster première génération à poser des filtres pour arrêter les téléchargements illégaux, sans efficacité probante. Le site avait alors purement et simplement arrêté ses activités… ce qui n’avait pas pour autant mis fin aux téléchargements illégaux.