Aux environs de 700 suppressions d’emplois… C’est ce qu’a annoncé hier aux syndicats la direction du groupe Kering (ex-PPR, Pinault-Printemps-Redoute), qui cherche à se désengager de La Redoute, l’un des deux acteurs historiques de la VPC dans le Nord (avec les 3Suisses) pour poursuivre sa stratégie de recentrage sur le luxe.
Jean-Claude Blanquart, délégué CFDT, a déclaré à l’AFP : «Le directeur financier de Kering nous a dit qu’on serait, a minima, à l’équivalent des suppressions de postes du plan social de 2008». A l’époque 672 postes avaient été supprimés pour un effectif qui comptait 5 000 salariés.
A ce jour, La Redoute emploie 2 400 personnes dans l’hexagone, et quelques 900 salariés hors des frontières.
Le quotidien Libération cite pour sa part un délégué CGT de La Redoute qui se dit sous le choc de cette annonce et exprime ainsi son désarroi : «La cession de La Redoute pour 1 euro symbolique est en projet depuis plusieurs mois. Mais au fil des réunions, les annonces du groupe Kering n’ont cessé de varier. Après nous avoir assuré que La Redoute ne serait pas démantelée, la direction nous a informés aujourd’hui de la filialisation de la logistique – 1 400 emplois à Wattrelos – et de l’externalisation du service relations clients – 180 emplois).»
Selon diverses sources, Kering à qui la vente de La Redoute (pas plus que celle de la Fnac) ne devrait rien rapporter, aurait d’ores et déjà trois repreneurs potentiels, sans révéler pour autant de qui il s’agit.
Mais le magazine Challenges croit savoir que PPR serait notamment en discussion Altarea Cogedim, le repreneur il y a quelques mois de Rue du Commerce, ainsi qu’avec le fonds d’investissement basé à Londres OpCapita.
Si La Redoute a accéléré au cours des trois dernières années son implication dans le e-commerce, elle semble avoir eu toutes les peines du monde à résister à la lame de fond de quelques « pure players » de la toile, principalement dans l’habillement, et a peiné à renouveler sa clientèle parmi les jeunes générations peu ou pas enclines à acheter via le traditionnel catalogue papier dont leurs parents étaient si friands.
Le chiffre d’affaires du vépéciste a ainsi été divisé par trois depuis 2008, soit tout de même un milliard d’euros mais pour une perte annuelle qui frise la cinquantaine de millions d’euros…
Libération croit savoir que Kering – pour rendre l’entreprise plus attrayante pour un repreneur – serait dans l’obligation de débourser de 300 à 600 millions d’euros en guise de dot. Le quotidien cite un porte-parole du groupe qui indique : «Kering va assumer ses responsabilités d’actionnaire en participant au financement des investissements de modernisation des plateformes logistiques et informatiques et, vis-à-vis des salariés, en donnant au repreneur le moyen de financer […] les mesures sociales adaptées à la situation de chacun».
Pas de quoi rassurer pour autant les salariés du groupe, dont certains ont défilé aussitôt la nouvelle du plan social annoncée aux syndicats. Cette nouvelle coupe claire dans les effectifs du vépéciste roubaisien arrivant au cœur d’une région (le Nord-Pas-de-Calais) déjà saignée à blanc par des vagues successives de plans sociaux, et dont le taux de chômage frise les 15%…
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