Rendez-vous est pris pour le 27 mai, date choisie par Kickstarter pour poser ses valises en France.
Depuis plusieurs mois, cette extension d’activité faisait l’objet de rumeurs que la plate-forme de financement participatif d’origine américaine avait toujours fermement démenties, sans pour autant exclure une implémentation « à court ou moyen terme » dans l’Hexagone.
En un peu plus de six ans d’exercice (son ouverture remonte au 28 avril 2009), Kickstarter s’est imposé comme un poids lourd du crowdfunding au niveau mondial. Principalement active aux Etats-Unis, la société a drainé, l’année passée, 529 millions de dollars investis par 3,3 millions d’internautes qui ont joué les business angels sur le principe du don avec contrepartie.
A titre comparatif, le financement participatif a attiré, en France, 1,3 million de personnes depuis 2008 et concentré 150 millions d’euros d’investissements en 2014, d’après le dernier baromètre de Compinnov.
Parmi les quelque 8 millions d’internautes inscrits sur Kickstarter, 165 000 se trouvent en France au dernier pointage officiel. Mais au-delà de cette communauté d’investisseurs réside un vivier de porteurs de projets.
A l’heure actuelle, ces derniers ne peuvent lancer de campagne(s) sur Kickstarter que s’ils disposent d’une structure immatriculée dans l’un des pays où la plate-forme s’est déjà lancée (l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada ou encore, plus proche de chez nous, le Royaume-Uni).
Il leur faut par ailleurs être titulaires d’une pièce d’identité et d’un compte bancaire dans ce même pays. Des conditions plus restrictives que celles imposées par le rival Indiegogo.
A compter du 27 mai, il suffira d’être âgé d’au moins 18 ans, d’être domicilié en France, de lancer un projet à son nom ou à celui d’une personne morale associée à un numéro d’entreprise et de fournir une adresse postale ainsi que des coordonnées bancaires.
Il sera possible de lancer un projet exclusivement en français, sachant toutefois qu’un outil de sous-titrage sera disponible pour viser un public plus large. Le modèle économique n’évoluera pas : Kickstarter prélèvera 5 % du montant des levées de fonds réussies, avec Stripe comme intermédiaire de paiement.
Sur le principe du « tout ou rien », les créateurs ne pourront toucher d’argent que si leurs campagnes atteignent les objectifs de financement fixés.
Trois règles gouverneront la mise en place de campagnes. Premièrement, les projets devront avoir pour but de « créer de la valeur destinée à être partagée avec autrui ».
Deuxièmement, ils devront « être honnêtes et clairement présentés ». En d’autres termes, les entrepreneurs auront soin de jouer la transparence en publiant régulièrement des mises à jour accompagnées, dans l’idéal, de photographies de prototypes.
Enfin, les projets « ne peuvent ni recueillir de fonds pour des organismes de charité, ni offrir de contreparties financières, ni proposer des articles interdits ».
Les équipes de Kickstarter seront présentes les 18 et 19 mai à Lyon pour un atelier de découverte de la plate-forme et des conseils pratiques. Elles remettront le couvert à Paris les 20 et 21 mai, avec également, le 22 mai entre 11 h 30 et 15 h, une session « heures de bureau » qui consistera en des consultations individuelles d’un quart d’heure (tous les créneaux sont déjà pris) pour permettre aux entrepreneurs de définir les contours de leurs projets.
Crédit photo : Gil C – Shutterstock.com
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