Kodak met aux enchères plus d’un millier de brevets « photos » pour éviter le naufrage
Placé en redressement judiciaire, Kodak initie une procédure de mise aux enchères de son portefeuille dense de brevets.
Déclaré au bout de la pellicule et placé en redressement judiciaire à la mi-janvier, Kodak amorce une procédure de mise aux enchères de son portefeuille de licences technologiques.
Soit quelque 1100 brevets essentiellement relatifs à des techniques de photographie numérique.
De la capture d’images à leur partage en passant par leur retouche en postproduction, cet ensemble stratégique à l’heure du multimédia aurait déjà retenu l’attention d’une vingtaine d’acquéreurs potentiels (mais anonymes en l’état actuel), qui auraient signifié leur intérêt pour l’un ou l’autre des deux lots mis en vente.
L’échéance est programmée pour cet été, avec une concession des brevets en date du 13 août prochain, selon les Echos.
Officiellement en faillite depuis début 2012, l’ex-géant de l’argentique s’est réfugié sous la protection de la législation américaine en la matière pour convenir, avec ses créanciers, d’un plan de redressement.
Mais le crédit de 950 millions de dollars obtenu sur 18 mois auprès de la banque Citigroup n’a pas suffi à couvrir l’intégralité de ses arriérés.
Kodak n’a plus le choix : il doit céder une grande partie de sa propriété intellectuelle.
Explorée en première instance, la voie judiciaire est restée sans suite.
Le recours intenté à Apple et RIM pour violation d’un brevet sur la prévisualisation de photographies (numéroté 6.292.218 dans les registres) n’a pas porté ses fruits auprès de l’International Trade Commission (ITC), qui a réfuté toute infraction de la part des incriminés.
Néanmoins, une commission de cette instance d’arbitrage sur des questions de propriété intellectuelle devait se réunir le 21 septembre pour statuer à cet égard.
Pionnier de l’argentique, Kodak n’est pas parvenu à aborder le tournant du numérique. Depuis 2003, la firme américaine a supprimé 47 000 postes et a procédé à la fermeture de 13 usines. Le niveau de l’effectif se situe autour de 19 000 employés.
La société envisage de se recentrer sur les produits B2B, tout particulièrement les solutions d’impression et dans une moindre mesure, de dématérialisation.
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