Et si on créait un groupe de travail pour favoriser la mise en œuvre de Kubernetes au sein des applications IoT ?
Dejan Bosanac, ingénieur chez Red Hat, avait lancé l’idée en mars.
Le projet prend officiellement forme, à la faveur d’une collaboration avec la fondation Eclipse.
Cette organisation est née en 2004 sur la base d’une initiative lancée trois ans plus tôt par IBM. Elle fédère aujourd’hui de grands noms de l’industrie technologique, parmi lesquels Fujitsu, CA, SAP et Oracle, qui lui a récemment confié la plate-forme Java EE.
Son directeur exécutif Mike Milinkov évoque la pile LAMP, « instrumentale dans l’ère des applications web ». Il estime que Kubernetes le sera tout autant dans celle du cloud hybride.
La logique du groupe de travail va au-delà des clouds IoT. Elle touche en l’occurrence à l’edge computing ; c’est-à-dire aux architectures qui permettent de traiter les données à la périphérie, sans dépendre d’une connexion au réseau internet.
Son livre blanc liste une série d’obstacles potentiels à l’utilisation de Kubernetes avec ce type d’infrastructures souvent multiprotocoles et massivement distribuées.
Se posent notamment des questions de montée en charge (l’orchestrateur devra être capable de gérer de nombreuses connexions simultanées), de gestion de la bande passante et de priorisation des charges de travail.
La sécurisation des communications – la prise en charge de TLS n’est pas systématique – est aussi un défi. On peut y ajouter l’exploitation d’algorithmes d’apprentissage automatique avec une puissance de calcul limitée.
Le groupe de travail aura la tâche de définir une architecture ouverte qui englobe ces problématiques. Il s’agira, dans un premier temps, de développer des usages dans l’IoT industriel, en accompagnant les déploiements en edge.
Sur ce dernier point, Mike Milinkov donne l’exemple de Chick-fil-A. La chaîne de fast-foods a mis en place, sur ses 2 000 restaurants, un parc de 6 000 équipements IoT. L’installation des clusters a été faite avec RKE (Ranger Kubernetes Engine), à raison d’un budget de 1 000 dollars par établissement.
En effectuant certains traitements de données à la périphérie sur un modèle serverless, elle a réduit les temps de latence et renforcé la sécurité. Mais aussi amélioré des processus parmi lesquels la préparation des commandes (les affichages en cuisine sont synchronisés avec les systèmes de caisse).
Image d’illustration © Google
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