Kyriba lève 23 millions de dollars : un gros ticket FinTech pour Bpifrance
Via son fonds Large Venture, Bpifrance emmène le Series D de Kyriba, fournisseur de solutions SaaS pour la gestion de trésorerie et le management du risque.
Large Venture diversifie son portefeuille d’investissement dans la FinTech.
Doté d’une enveloppe de 600 millions d’euros pour financer les sociétés innovantes en hypercroissance dans les domaines de la santé, de l’environnement et du numérique, le fonds rattaché à Bpifrance gérait déjà une participation minoritaire au capital de Tinubu Square, fournisseur de solutions de gestion du risque crédit.
Il en avait « hérité » en 2013 lors de l’intégration, au sein de la Banque publique d’investissement, du FSI, que l’ État français avait créé en 2008.
S’y ajoute désormais une participation dans Kyriba.
Cette société fondée en l’an 2000 à Saint-Cloud s’est positionnée sur la gestion de trésorerie et le management du risque à travers une offre 100 % cloud. Elle a levé 23 millions de dollars dans le cadre de son quatrième tour de table institutionnel (« Series D »).
French (Fin)Tech
HSBC, qui avait emmené la précédente levée de fonds (21 millions de dollars en avril 2015), remet au pot, tout comme le family office d’origine libanaise Daher Capital, qui avait le lead pour le Series B (18,2 millions de dollars en août 2013 ; source CrunchBase).
Mais c’est bien Large Venture qui emmène cette nouvelle opération de financement. Le montant de l’investissement n’est pas spécifié. Tout au plus soulignera-t-on que sur le papier, le fonds intervient pour des tickets à partir de 10 millions d’euros, en minoritaire – donc à hauteur maximale de 50 % des levée de fonds.
Cet apport d’argent frais va permettre à Kyriba d’améliorer ses produits, mais aussi d’accompagner le lancement commercial de nouvelles offres, notamment dans la détection des fraudes et la gestion financière des chaînes d’approvisionnement.
Sous la direction de Jean-Louis Robert, P-DG depuis 2003, la société a installé son siège social à New York. Elle s’est implantée à Londres, Tokyo, Singapour, Dubaï, Hong Kong et Rio, avec également une présence à San Diego (Californie). Sur ses 420 employés, 160 sont localisés en France, où sont réalisés la plupart des développements logiciels.
Libérer du cash
Visant les DAF et les trésoriers, l’offre de Kyriba comprend plusieurs briques regroupées sous la marque « Treasury Cloud ». Elle fédère « plus de 1 300 clients » parmi lesquels Bridgestone, Electronic Arts, Pernod Ricard, Qualcomm, Casino, PSA Peugeot Citroën, Booz Allen & Hamilton et Dassault Systèmes.
L’idée générale est d’augmenter la prédictibilité de la trésorerie et d’optimiser l’utilisation du cash en abordant des problématiques allant du respect des exigences de conformité à la volatilité des devises en passant par la gestion des liquidités, la connexion des ERP avec les banques, le suivi des fournisseurs, les prêts entre filiales ou encore la signature électronique.
Revendiquant un chiffre d’affaires en hausse annuelle de 30 % sur le 1er semestre 2016 avec une centaine de nouveaux clients sur la période, Kyriba donne quelques indicateurs en matière de ROI : la plupart de ses clients ont diminué leurs frais bancaires de 10 à 20 % et ont débloqué plusieurs millions de dollars de cash non utilisé.