L’ARCEP avance dans la montée en débit pour les zones rurales
Le projet ARCEP d’analyse du marché de gros pour organiser la montée en débit est transmis pour avis à l’Autorité de la concurrence. Le respect de la concurrence demeure un point sensible.
Les territoires situés en zones blanches (démunis d’accès ADSL) et grises (avec un accès Internet plafonnant à 1 Mégabit) vont-ils enfin apercevoir le bout du tunnel ?
Deux ans et demi après le vote de la Loi sur la Modernisation de l’Economie (LME) qui consacrait l’ouverture des sous-répartiteurs aux opérateurs tiers, le dossier de la montée en débit avance enfin.
Dans le cadre du ré-examen des analyses des marchés de gros du haut et du très haut débit, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a transmis pour avis à l’Autorité de la concurrence plusieurs projets.
Parmi eux figure le projet d’analyse du marché 4 (« marché de gros des offres d’accès aux infrastructures physiques constitutives de la boucle locale filaire »).
Il est accompagné du projet de recommandation sur la mise en œuvre de la montée en débit via l’accès à la sous-boucle locale de cuivre de France Telecom (segment entre l’abonné et le sous-répartiteur), également mis en consultation.
Il s’agit de fixer un cadre permettant de rendre des lignes cuivres éligibles au (très) haut débit dans des zones qui ne seront pas desservies par la fibre optique jusqu’à l’abonné (FTTH) avant plusieurs décennies.
C’est le principe de la fibre jusqu’au sous-répartiteur qui serait retenu (FTTC ou Fiber to the Curb, fibre jusqu’au cabinet) pour raccourcir le point d’injection du signal.
Quel scénario technique ?
Si le cadre devrait être fixé avant l’été, beaucoup de questions ne sont pas encore officiellement tranchées.
« Les premiers travaux de l’ARCEP, engagés au début de l’année 2009 au sein d’un groupe de travail ad hoc du Groupe d’échange entre l’Autorité, les collectivités territoriales et les opérateurs (GRACO), ont conduit à identifier plusieurs modalités d’accès à la sous-boucle (bi-injection, réaménagement de la boucle locale, déport optique), d’en étudier les performances techniques, les coûts, l’impact concurrentiel et la mise en œuvre opérationnelle » , rappelle le document de l’ARCEP.
Dans ses orientations publiées en février 2010, l’ARCEP a rappelé « le caractère prioritaire du déploiement des réseaux FTTH, tout en précisant que, dans les zones où ces déploiements ne peuvent intervenir d’ici 3 à 5 ans, l’augmentation du débit disponible à travers l’accès à la sous-boucle constitue une solution alternative dans l’attente de la fibre optique ».
Désormais, outre les modalités opérationnelles définitives, la question de la solution technique demeure.
Selon nos informations, le très haut débit rural pourrait être une réalité grâce au VDSL2 introduit à la sous-boucle (sous répartiteur).
Cette solution aurait les faveurs de plusieurs opérateurs au point que certains ont même pensé à rendre leur box compatible en prévision de l’autorisation future de cette norme.
Pour preuve, la dernière Freebox révolution intègre un chipset compatible avec cette norme, tout comme la BBox Fibre de Bouygues.
Annoncée pour 2012, la prochaine Livebox d’Orange devrait également être compatible VDSL2.
A l’inverse, les offres hertziennes (Wi-Fi, Wimax, WifiMax) et satellitaires semblent peu convaincantes pour répondre aux besoins durables de (très) haut débit réclamé par les populations et les entreprises.
Le projet de l’ARCEP ne laisse d’ailleurs que peu de chances à ses solutions « rustines » de s’imposer durablement dans l’avenir pour un usage fixe.
(Lire la fin de l’article 2)