L’accès au marché de la 4G, ou téléphonie mobile à très haut débit, va coûter cher aux opérateurs. Trop cher aux yeux de Bouygues Telecom ?
Selon Le Figaro, l’opérateur aurait saisi le Conseil d’Etat, ce 24 juin, pour protester contre les conditions d’ouverture aux licences 4G, souligne Silicon.fr.
L’objet du courroux de Bouygues Telecom ne porte pas tant sur le montant des licences que sur les coûts cachés pour déployer le réseau. En raison essentiellement des fréquences qui, dans certaines zones géographiques, pourraient provoquer des interférences avec les signaux de la TNT (Télévision Numérique Terrestre). Celles-ci pourraient toucher 20% des foyers français.
Une situation difficilement envisageable pour 1/5ème des téléspectateurs. Il existe néanmoins des solutions techniques pour éviter que les ondes de la 4G ne viennent perturber celles de la TNT (probablement par des filtres antibrouillage à déployer chez les particuliers). Mais elles alourdissent la facture. Entre 500 millions d’euros et 1,7 milliard, estime l’opérateur.
Autant qui viendront s’ajouter aux 2,5 milliards d’euros que le gouvernement espère dégager de la vente des licences. Les opérateurs n’ont cependant pas d’autre choix que de prendre à leur charge le surcoût pour gérer ce problème. C’est cette obligation que contesterait l’opérateur de la Bbox.
Mais selon le cabinet d’Eric Besson, ministre délégué à l’Industrie et l’Economie numérique, Bouygues Telecom gonflerait la facture. De plus, la question des risques de brouillages ne concernerait « qu’une partie infime des cas », cite le quotidien.
Et seul un lot sur les 19 prévus (4 lots dans la bande de fréquences des 800 MHz pour les zones faiblement peuplées et 15 lots dans les 2,6 GHz pour les concentrations de population) serait concerné par la problématique. Le ministère suggère donc à Bouygues Telecom de ne pas concourir au lot spécifiquement concerné. Néanmoins, l’initiative de l’opérateur pourrait faire tâche d’huile et entraîner ses concurrents dans son sillage.
Le Conseil d’Etat devrait se prononcer le 14 juillet au plus tard. Les opérateurs doivent, pour leur part, déposer leurs dossiers de candidature le 15 septembre au plus tard pour la bande de fréquence de 2,6 GHz et le 15 décembre pour la bande des 800 MHz, celles directement concernées par les risques d’interférence
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