La bataille des traitements de texte s’engage sur le Mac
Après la navigation sur Internet, la plate-forme d’Apple se prépare à connaître une véritable guérilla sur le créneau des traitements de texte. Différents acteurs s’y sont positionnés et risquent de donner du fil à retordre à Microsoft.
La guerre du traitement de texte est en train de prendre forme sur la plate-forme d’Apple : le quasi-monopole du célèbre Word de Microsoft semble devoir être rudement remis en cause sous Mac OS X. Le logiciel est vendu dans la suite Office pour Mac ou séparément (voir édition du 21 septembre 2001). Après l’adoption relativement large d’Unicode, qui permet une compatibilité de plate-forme à plate-forme (le site personnel d’un certain Alan Wood recense une soixantaine de logiciels compatibles), l’essor de formats de fichiers alternatifs au « .doc » de Microsoft marque une forme de rébellion. Adobe tente de forcer l’adoption du format PDF dans les entreprises (voir édition du 10 avril 2003), tandis que différents « développeurs libres » poussent à une large adoption du format XML (voir édition du 3 octobre 2001). Si cette guerre semble se faire à fleurets mouchetés sur PC, sur Mac, le renouvellement de quelques applications mineures relance le débat. L’existence d’alternatives est loin d’être nouvelle : force est de constater que si Word reste la référence dans le domaine, Nisus Writer Express, Mellel, Mariner Write, TextPimp, AbiWord, les suites RagTime, ThinkFree Office ou encore Open Office apportent une solution de traitement de texte soit gratuite (ou libre d’utilisation non commerciale), soit à des tarifs très raisonnables. Apple aussi s’oriente vers ce marché : si AppleWorks n’a pas été mis à jour depuis belle lurette, une nouvelle version du logiciel Textedit dans Panther permet de gérer les documents au format Word. Voilà sans doute, si ce n’est le noeud gordien, du moins l’une des clés de la réussite d’une stratégie de développement d’un traitement de texte concurrent à Word. Une grande partie des alternatives est en mesure de gérer le format : OpenOffice le fait, tout comme Mellel, Nisus Writer Express, RagTime, Mariner Write, ou ThinkFree. AppleWorks, fourni à l’achat d’un iMac, d’un eMac ou d’un iBook, passe encore par le biais d’un traducteur fourni avec l’application. Cerise sur le gâteau, la plupart de ces logiciels permettent de convertir également les documents au format PDF. Les formats RTF et texte sont également largement répandus. Réelle menace pour Microsoft ?Quelques applications sont disponibles sur Mac et PC (OpenOffice, ThinkFree Office, RagTime, AbiWord). Deux problèmes d’importance sont à noter : certaines n’ont pas encore été portées sur Mac OS X et ne fonctionnent que dans Xwindows (X11), et toutes ne disposent pas d’une version localisée en français. Enfin, certaines autres sont uniquement disponibles sur Mac et pensées pour Mac OS X. C’est le cas de Nisus Writer Express, une nouvelle version du célèbre Nisus Writer pour l’ancien Mac OS, désormais écrit spécifiquement pour Mac OS X. Mellel est à mettre dans le même panier : développé par une firme israélienne, il vient tout juste de disposer du support du français. Ces deux applications font office de référence car, à l’instar du navigateur d’Apple Safari, elles tirent parti des technologies de programmation de Mac OS X pour disposer d’un avantage de simplicité d’utilisation. Bien moins pourvues que Word, elles fournissent toutefois les fonctions de base permettant de rédiger des textes simples ne nécessitant pas d’index ou l’utilisation de fonctionnalités complexes. Réelle menace pour l’application de Microsoft, dont Word s’avère la cheville ouvrière ? Sans doute pas encore. Mais cela ne devrait pas empêcher Microsoft de modifier son offre autour d’Office. MacNN croit savoir que la MacBu doit baisser le prix de la suite à 400 dollars ou ajouter l’émulateur Virtual PC (voir édition du 21 février 2003) autour de la mi-août. Le marché du traitement de texte est donc susceptible d’une évolution rapide dans les mois qui viennent. La plate-forme d’Apple, étendard d’une forme d’anticonformisme, semble bien placée pour faire bouger cette niche. La raison en paraît fort simple : en brisant la mainmise de Microsoft, les éditeurs alternatifs comptent se faire une petite place au soleil. Encore faut-il trouver une alternative au format « .doc »…