A la PC Expo qui se déroule actuellement à New York, un pavillon entier est consacré au standard DVD-RAM. Un engouement que l’on peut expliquer par les besoins de plus en plus importants en matière de stockage et aussi par l’arrivée des produits grand public, hors informatique, exploitant cette technologie. Mise au point conjointement par Panasonic, Toshiba et Hitachi, la norme DVD-RAM possède une avance considérable sur ses concurrentes. Il existe déjà des graveurs informatiques de DVD-RAM, la deuxième génération de média, d’une capacité de 4,7 Go et compatible avec les lecteurs de DVD, vient d’être introduite (voir édition du 23 juin 2000) et on voit même arriver les premiers produits grand public. Hitachi présentait ainsi un caméscope numérique doté d’un enregistreur de DVD-RAM de 1,46 Go (standard 8 CM en cartouche plastique) et on attend les premiers enregistreurs grand public pour le début 2001. Une actualité riche qui ne doit pas, néanmoins, occulter les problèmes actuels de ce média. D’une part, les supports de 2,6 Go restent enfermés dans des boîtiers plastiques et donc incompatibles avec les lecteurs de DVD conventionnels. D’autre part, toute l’industrie ne suit pas cette norme et les coûts en recherche et développement sont donc à la charge des seuls initiateurs de cette norme, ce qui, finalement, grève le prix des appareils.
Car face au consortium DVD-RAM, d’autres constructeurs ont choisi de développer leur propre norme. Sony, Ricoh, Yamaha, Hewlett-Packard et Mitsubishi prépare en effet depuis plusieurs années le standard DVD+RW (voir édition du 20 janvier 1999). Mais on ne voit toujours rien venir si ce n’est des spécifications techniques. Pour autant, ces constructeurs ne souhaitent pas se rallier au consortium DVD-RAM et assurent qu’il mèneront le projet DVD+RW jusqu’au bout. Pour ne rien simplifier, Pioneer propose aussi son propre format de DVD réinscriptible, le DVD-RW (la nuance est dans le « -« ). Le japonais a présenté à la fin de l’année dernière un enregistreur de salon à ce standard et compte poursuivre sur sa lancée, même s’il se retrouve tout seul à soutenir ce standard.
La situation fait étrangement penser à la bataille farouche qui a opposé, à la fin des années 70, JVC, Sony et Philips pour l’établissement d’une norme d’enregistrement de la vidéo sur cassette à bande. Chacun possédait son standard, respectivement VHS pour JVC, Betamax pour Sony et V2000 pour Philips, mais seul le VHS s’est imposé dans le grand public (le Betamax étant encore utilisé pour l’enregistrement professionnel). Plus près de nous, la succession de la cassette audio a vu aussi s’affronter trois standards : Minidisc (Sony), DCC (Philips) et DAT (consortium). Là aussi, la lutte a fait une victime, Philips, mais pour une fois deux gagnants. En effet, si le Minidisc réussit progressivement à se faire une place sur le marché grand public, le DAT en revanche a été choisi par de nombreux professionnels de l’enregistrement audio. C’est ce qui risque aussi peut-être d’arriver avec le DVD réinscriptible, chaque standard pouvant occuper une niche spécifique.
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