La Bretagne prend appui sur le réseau électrique pour étendre le haut débit
La région déploie de la fibre optique sur l’infrastructure dédiée au transport de l’électricité. En 2009, elle devrait posséder l’un des quatre réseaux haut débit les plus importants en France.
Le très haut débit poursuit son extension dans les régions. Le 17 décembre, Patrick Devedjian, ministre délégué à l’Industrie, a inauguré en Bretagne le projet ROSE (Réseau Optique de SEcurité) aux côtés d’André Merlin, directeur de RTE (Réseau de transport d’électricité).
Ce projet vise à déployer, d’ici à 2009, 9 000 kilomètres de fibre optique sur Quimper et sa région par la société RTE (Réseau de transport d’électricité), gestionnaire unique en France pour l’acheminement de l’électricité sur les lignes à haute tension. Ce déploiement s’ajoutera aux 4 000 km de fibres déjà en place et qui fera de ROSE l’un des quatre plus importants réseaux de télécommunication en France.
A l’origine, RTE utilise la fibre optique pour ses besoins personnels comme réseau de télécommunication de sécurité en parallèle au réseau électrique. Mais RTE n’utilise qu’une faible partie des capacités de la fibre optique permettant ainsi d’exploiter la capacité excédentaire à des fins d’acheminement de données numériques (voix et vidéo comprise). Pour ses développements dans le haut débit, RTE s’appuie sur une filiale : @rteria réalise les études de faisabilité, le déploiement des fibres optiques et leur maintenance. Elle sert d’interface avec les collectivités locales ou le délégataire chargé d’exploiter le réseau
Qu’on ne s’y trompe pas. Il ne s’agit pas de courant porteur en ligne (CPL), qui utilise une partie de la fréquence du signal électrique pour acheminer les données, mais bien d’un réseau de fibres optiques ouvert à tous les opérateurs souhaitant déployer des offres haut débit traditionnelles.
Toutes les communes de plus de 7 000 habitants
Sans surprise, l’objectif de ce déploiement est d’apporter le haut débit dans les zones dépourvues en accès ADSL ou câble. Le réseau optique couvrira a terme toutes le communes de plus de 7 000 habitants. Pour l’heure, seul Neuf Télécom a acquis des droits d’usage, dans le cadre d’une convention longue durée, d’une liaison dans l’axe Cordemais ? La Martyre. Laquelle est complétée par ses propres installations de câbles optiques sur des liaisons transversales qui desservent les villes de Saint-Nazaire, Vannes, Lorient, Quimper et Brest.
Nul doute que d’autres opérateurs devraient suivre. D’autant que, dès 2005, RTE poursuivra l’extension de son réseau vers le Nord de la Bretagne pour relier Brest à Rennes, notamment.
Un déploiement du très haut débit plus économique
On le sait, l’enjeu n’est pas seulement de permettre aux particuliers de surfer à grande vitesse mais aussi de créer une zone d’attractivité forte pour favoriser l’implantation de nouvelles entreprises voire retenir celles qui sont déjà présentes.
L’avantage de ce type de déploiement est de pouvoir s’appuyer sur une infrastructure déjà en place, celle des supports des lignes à haute tension, qui ne nécessite pas d’autres travaux que de faire courir la fibre optique le long des câbles électriques (à raison de 5 à 10 kilomètres par semaine). La dérivation vers les équipements des opérateurs exploitants s’effectuent à partir des pylônes ou des bâtiments industriels via un boîtier de raccordement qui constitue la frontière entre le réseau de transport régional et celui de l’opérateur local.
D’autre part, le déploiement par RTE peut s’avérer plus économique que les réseaux traditionnel de télécommunications. Selon le cadre réglementaire défini par le gouvernement, la Commission de régulation de l’électricité (CRE) et l’Autorité de régulation des télécommunications (ART), les tarifs et redevances facturées par RTE se limitent à couvrir les prix de revient. A titre d’exemple, la pose d’un réseau en fibre dans le cadre d’une structure de génie civil revient entre 50 et 200 euros contre 25 à 40 euros avec RTE.