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La BSA incite à la délation en Grande-Bretagne

110 000 francs ! (10 000 livres). C’est la somme que la Business Software Alliance (BSA, association internationale de lutte contre le piratage) propose de verser à toute personne susceptible de dénoncer une entreprise qui exploite illégalement des logiciels. Du moins en Angleterre, dont le bureau local vient récemment de doubler la récompense initialement fixée à 5 000 livres (50 000 francs environ). Une récompense dérisoire en regard des 290 millions de livres qu’ont perdues les éditeurs en 1998 à cause du piratage, selon la BSA, mais assez motivante pour franchir le pas de la délation. Les employés licenciés pour de bonnes ou mauvaises raisons vont pouvoir s’en donner à coeur joie. Faire peur aux entreprises qui agissent dans l’illégalité et les pousser à mettre à jour leurs licences, c’est peut-être là l’objectif réel de cette forte récompense.

Pas de ça chez nous !

En France, évidemment, un tel comportement ne saurait avoir lieu. Selon Anne Ricaud, directrice marketing d’Autodesk et porte-parole de la BSA en France, « ce type de pratiques ne peut pas être employé pour des raisons liées à la culture mais aussi à l’Histoire », en référence à la Seconde Guerre Mondiale, période noire de l’Histoire française où la délation s’affichait comme un sport national. Pourtant, le taux de piratage sur l’Hexagone atteindrait 39 %. « Nous préférons orienter notre mission vers l’information et la répression », précise Anne Ricaud. L’information passe par des campagnes sur les dangers du piratage, l’incitation à la vérification régulière du parc informatique et des demandes de documentations que fournit généreusement la hotline de l’association. Quant à la répression, elle est assurée par les éditeurs eux-mêmes qui, en recoupant leurs informations avec celles du BSA, décident ou non de porter plainte. Microsoft, Adobe, Autodesk, Apple, Macromedia, Corel, ou encore Symantec sont membres de la BSA.

Quant aux délations, anonymes ou non, que reçoit la hotline en France, « elles sont très minimes, largement moins de 10 % des appels », déclare la porte-parole. Minimes mais pas minimisées. « Dans ce cas, nous vérifions les informations reçues avec nos propres données et évaluons l’intérêt de poursuites potentielles », reconnaît Anne Ricaud. C’est là toute la différence culturelle entre la France et le Royaume-Uni. Ici, on dénonce gratuitement.

Pour en savoir plus :

Le site du BSA (en anglais)

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