La chasse aux informaticiens continue
Jean Louis Walter, président de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) peut se frotter les mains : jamais l’embauche des cadres n’avait atteint de tels sommets depuis 1990, année souvent présentée comme record avant la période de vache maigre de 1993 à 1994.
Les chiffres de l’étude Emploi cadre 2000, qui porte sur un échantillon de 5000 entreprises, ont été rendus publics le 13 avril dernier. En 1999, 204 600 postes ont été pourvus, ce qui correspond à 167 000 recrutements en externe. Dans les seceturs connaissant une forte croissance, l’informatique se taille une part significative : 44 000 informaticiens ont été embauchés tous secteurs confondus, soit près du quart de la totalité des recrutements réalisés en 1999. Toutefois, l’étude Apec souligne que cette croissance marque nettement le pas par rapport à l’année précédente (70% de croissance en 1998, 12% en 1999). Quoiqu’il en soit, les informaticiens et les spécialistes réseaux et télécoms ont de beaux jours devant eux :il suffit d’aller faire un tour sur un des salons de recrutement pour mesurer à quel point la chasse aux informaticiens demeure ouverte. Rémunération plus qu’intéressante, accords 35 heures mis en avant, stock-options, carrières internationales, projets motivants (on peut se demander s’il y a une possible adéquation avec la réduction du temps de travail?) Rien n’est trop beau pour attirer les compétences des informaticiens et des ingénieurs férus d’activité dans le domaine des services. Marie-christine Legarff, qui travaille au bureau carrières de l’ENST (Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications de Paris), soupire : « Nous recevons tellement d’offres par jour que nous n’avons même plus le temps de les compter ! Le salaire à l’embauche des jeunes diplômés qui sortent de l’école atteint 240 000 francs primes comprises. » Une surenchère que les entreprises ne sont pas toujours prêtes à suivre, quelques soit leur envie de recruter des jeunes. C’est là en effet la deuxième grande constatation de l’étude : les jeunes diplômés sont fort courtisés. Dans le recrutement des cadres leur proportion atteint 35%, presque autant que le recrutement de cadre expérimentés (39%).
« Pourvu que ça dure. » comme dit le proverbe. Développement du commerce électronique et optimisation de la relation client, voilà de quoi rassurer les plus pessimistes.