La Commission européenne scrute le potentiel RFID

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Bruxelles dévoile une première feuille de route pour favoriser l’essor de la
RFID, tout en se montrant prudent sur le volet sécurité et vie privée.

Le potentiel des puces RFID (Radio Frequency IDentification) ou « étiquettes radio-fréquence » est considérable. Et la position de la Commission Européenne, affichée lors du dernier CeBIT de Hannovre, est de ne pas l’entraver voire même d’encourager ce potentiel. C’est pour cette raison que les actions menée par l’organe exécutif européen seront essentiellement consultatives.

Une feuille de route est déjà esquissée pour favoriser l’essor des usages des technologies de type RFID. A commencer par la création d’un « Groupe des parties prenantes du RFID », dont le but sera d’assister la Commission à élaborer la future politique commune pour ce type d’applications RFID.

Il faudra également proposer une nouvelle mouture de la directive Vie Privée et Communication Electronique et publier d’ici fin 2007 une recommandation à destination des Etats membres de l’Union et des parties prenantes. L’objectif étant de clarifier les modalités de mise en oeuvre de la directive relatives à la sécurité des données et au respect de la vie privée. Une évaluation des options politiques envisageables, fondées sur l’analyse des conséquences sociales et économiques des puces RFID, est attendue fin 2008.

En d’autres termes, rien ne sera réellement décidé au moins pendant les 18 prochains mois. Pourtant, avec l’essor des nouvelles technologies de l’information et de la communication, la Commission européenne semblait avoir été alertée face aux différents problèmes de sécurité des données personnelles. Et elle n’a pas manqué de rappeler que cette problématique avait son importance.

Les résultats de sa consultation publique révèlent « un manque d’information et de fortes inquiétudes de la part du grand public », a commenté Viviane Reding, commissaire en charge de la Société de l’Information et des Médias, lors du CeBIT. Selon les résultats de cette consultation, 60% des répondants ont avoué ne pas en savoir assez pour se faire une opinion. Parmi l es 40% restants, les deux tiers sont favorables à des campagnes de sensibilisation et plus de la moitié à la mise en place de réglementations. La confiance n’est donc pas forcément de mise.

L’Europe doit garder le leadership en matière de RFID

Pourtant le potentiel de cette technologie est vaste : sécurité, industrie, distribution, santé, transport, logistique, les applications intégrant les puces RFID sont multiples. Le principe est pourtant simple : chaque puce envoie un signal d’identification à un dispositif qui analyse l’information sans qu’il y ait eu besoin du moindre contact. Si cette balise est connectée à un logiciel ou un ERP, elle peut ainsi enrichir les données du système d’informations.  » Elles offrent d’immenses possibilités pour les entreprises et la société en général », estime Viviane Reding.

Un potentiel surtout économique : selon les données communiquées par Bruxelles, ce sont plus d’un milliard de puces qui ont été vendues dans le monde en 2006, un chiffre qui pourrait être multiplié par 500 à horizon 2016. Et le marché européen en représenterait déjà la moitié : quelque 500 millions de puces y ont été commercialisées l’année dernière, un chiffre qui pourrait s’élever à 7 milliards dans 9 ans.

De plus, ce sont les entreprises européennes qui sont le plus en avance en recherche et développement dans le domaine du RFID. Il est donc logique de voir la Commission Européenne ne pas vouloir entraver sa montée en puissance, remettant à plus tard les questions de normalisation, de santé publique, d’environnement et de sécurité des données personnelles.