La directive pour la protection des données date de 1995, et n’est plus adaptée aux technologies modernes, souligne Viviane Redding, commissaire à la Justice et vice-présidente de la Commission européenne.
Une conclusion renforcée par des informations sur les pratiques industrielles de Facebook pour la collectes d’informations personnelles de ses membres.
« Nous croyons que les consommateurs doivent avoir plus de contrôle qu’ils n’en ont aujourd’hui« , soulignait la commissaire début novembre, en annonçant une nouvelle proposition de directive pour janvier 2012.
« C’est pourquoi de notre avis la loi européenne devrait prévoir que les consommateurs donnent un accord explicite avant que leurs données ne soient utilisées. »
Donc un système de « opt-in » (accord volontaire au préalable) serait favorisé plutôt que le mode « opt-out » (inscription par défaut avec possibilité ensuite de se désengager).
« Ils devraient aussi pouvoir supprimer leurs données à tout moment, en particulier les données qu’ils ont mis en ligne eux-mêmes« , détaille-t-elle.
Une telle directive limiterait énormément la capacité de Facebook à personnaliser ses publicités, et diminuerait du même coup les revenus générés en Europe.
Une mauvaise nouvelle pour le réseau social américain qui vise une prochaine introduction en Bourse.
Ce week-end, le journal britannique Sunday Telegraph a publiée une enquête sur l’exploitation poussée des données personnelles par Facebook à des fins de ciblage publicitaire.
Selon eWeek UK, le réseau social peut en savoir beaucoup sur la vie de ses amis ou des membres de sa famille, de leurs goûts musicaux ou de leur éducation.
Il serait en mesure de repérer les changements de mode de vie de ses utilisateurs. Par exemple, si un mariage est organisé via Facebook, le réseau social pousse des publicités pour l’achat de fleurs pour la cérémonie.
La plate-forme serait en mesure d’effectuer des recherches par mots-clés et découvrir, pour le compte de ses annonceurs, les orientations sexuelles, vues politiques, et autres éléments privés de ses utilisateurs.
Toujours selon l’enquête du Sunday Telegraph, toute information partagée par le système de messagerie interne est enregistrée et analysée. Même si un utilisateur supprime ses messages, Facebook conserve les données.
De son côté, Facebook assure ne pas transmettre les données personnelles de ses membres aux annonceurs.
« Nos systèmes ne fournissent aux annonceurs que des informations anonymes et agrégées dans le but de cibler leurs publicités. »
De plus, les conditions d’utilisations de Facebook stipulent que les données des utilisateurs (800 millions de membres dans le monde) peuvent être exploitées de manière commerciale.
Un porte-parole du réseau social assure que « les publicités pertinentes, sociales et personnalisées en fonctions de nos vrais intérêts sont meilleures. »
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