Et un de plus. Le premier fournisseur d’abonnement gratuit à Internet LibertySurf vient d’annoncer l’ouverture d’une offre ADSL à zéro franc. Le geste est plutôt symbolique, puisque 1 000 candidats seulement, habitants de Paris et des Hauts-de-Seine, pourront utiliser dès cette semaine la fameuse connexion à haut débit. Il est vrai que la communauté des utilisateurs ADSL dépassait à peine les 8 000 personnes début mars. La société promet d’étendre le service à la province « dans les prochaines semaines », avec en premier lieu Lille, Lyon, Strasbourg et Marseille.
Si l’abonnement est gratuit, il faut tout de même payer l’installation (775 francs TTC), la location du modem et l’abonnement mensuel à l’accès Netissimo (310 francs TTC) (voir édition du 4 novembre 1999). Ces tarifs immuables pourraient changer avec l’arrivée des premiers opérateurs alternatifs prêts pour l’ADSL.
Ainsi, pour ne plus devoir se plier aux conditions techniques et commerciales de l’ADSL de France Télécom, LibertySurf compte faire bientôt appel à son opérateur racheté en octobre 1999, à savoir AXS Telecom. Il est vrai que l’offre de France Télécom est régulièrement critiquée par les fournisseurs d’accès pour son manque de souplesse. Ils sont contraints de respecter un moule unique pour le service grand public (Netissimo 1 à 512 Kbits/s), alors que la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Le fournisseur Free n’a d’ailleurs pas cessé de critiquer France Télécom sur ce sujet (voir édition du 6 mars 2000). Et une association des surfeurs lésés s’est récemment constituée pour protester contre la lenteur de l’ADSL (voir édition du 3 mars 2000).
L’essor de l’Internet rapide sous ADSL reste toutefois tributaire du dégroupage de la boucle locale, pour que les concurrents de France Télécom puissent distribuer l’accès à haut débit jusqu’au foyer de l’internaute et gérer directement sa facture de télécommunications. Cela implique que l’opérateur historique fournisse à ses concurrents un autre modèle économique que l’achat de gros volumes de minutes ou le reversement d’une commission sur les appels. « Avec la présence de la concurrence, le marché ira vers une baisse des prix et une meilleure qualité, avec pourquoi pas la garantie des débits », défend Olivier Gainon, délégué général de l’association française des opérateurs privés en télécommunications.
Plusieurs batailles ont déjà été gagnées. La cour d’appel de Paris a récemment donné tort à France Télécom, qui remettait en cause une décision du Conseil de la Concurrence. Ce dernier a sommé l’opérateur de proposer d’ici le 17 avril 2000 une nouvelle offre technique et commerciale. Selon 9 Telecom, à l’origine de la plainte (voir édition du 30 novembre 1999), les expérimentations des opérateurs alternatifs pourront commencer dès le mois de juin avec une commercialisation à la fin de l’année.
Enfin, l’association des fournisseurs d’accès signale qu’un avant-projet de loi a été publié la semaine dernière sur le dégroupage. Sa date de présentation à l’Assemblée n’est pas connue. « Il existe plusieurs points en cours de discussion, comme le problème du coût pour France Télécom », commente Marine Janiaud, adjointe au délégué de l’association, par exemple pour savoir s’il faut inclure dans la compensation le coût de renouvellement du réseau téléphonique.
Pour en savoir plus :
* L’Association Des Surfeurs Lésés
* L’Afopt
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