La course est lancée pour le commerce mobile
Tandis que les licences d’attribution UMTS s’arrachent aux enchères en Angleterre, l’ART organise son « casting » d’opérateurs sur dossier. Moins coûteuse pour ces derniers, cette méthode favoriserait le déploiement de la technologie UMTS en France. Et, donc la naissance du commerce électronique mobile haut débit.
10,7 milliards de livres, c’est le prix à payer pour l’attribution des licences de téléphonie mobile de 3ème génération en Grande Bretagne ! Et, si les 12 candidats encore en lice dans la course à l’UMTS sont prêts à investir massivement, on imagine que les enjeux sont colossaux. En effet, l’UMTS est une des clés essentielles du commerce électronique de « deuxième génération ». Il s’agit du commerce mobile et de ses promesses de services one to one (c’est-à-dire personnalisés) et de ses fonctions de localisation, utiles dans les services de guidage. Aussi, en Grande Bretagne, Telefonica, BT, One2One, Epsilon et Worldcom, NTL, France Télécom et Orange se disputent âprement l’attribution des cinq licences disponibles aux enchères. Tandis que d’autres se découragent… En France, la situation est différente. « L’ART propose de faire un concours de beauté : une sélection des opérateurs sur dossier. Ce qui permet de garder des fonds substantiels, nécessaires au déploiement d’une infrastructure UMTS. C’est très bien », commente Eric Bézille, responsable Marketing UMTS, chez Nortel Networks. « Vu les sommets atteints, on a même vu, en Angleterre, quelques géants se dégager de la course comme Crescent Wireless, 3G UK, Spectrum, Epsilon Telecom, etc. », continue-t-il.
En France, le calendrier d’attribution des licences UMTS annoncé par l’ART (Autorité de régulation des télécommunications) prévoit d’ouvrir les candidatures au second trimestre 2000 afin que les premiers services puissent être lancés au 1er janvier 2002 au plus tard. Selon certains observateurs, les délais seraient toutefois un peu optimistes. Une étude de Forrester Research prévoit que l’UMTS à 2 Mbits/s ne se généralisera pas avant 2007 en Europe. Et encore, seulement dans les grandes villes. Et cela en raison des coûts induits par la reconstruction du réseau. Ainsi, selon le cabinet d’études américain, le GPRS et Bluetooth, qui n’exigent pas d’investissements lourds, progresseront plus vite et seront amplement adoptés d’ici 2005. Mais, en dépit de son analyse, Forrester Research souligne les enjeux du téléphone mobile de troisième génération et incite les entreprises à s’y préparer dès à présent.
Si tout le monde est persuadé du prochain eldorado du mobile commerce, nul n’est capable d’en dessiner les contours chiffrés. L’Europe veut capitaliser sur son expérience du GSM. « Et puis », rappelle Eric Bézille, « de nouveaux entrants pourraient stimuler les acteurs historiques et, ainsi, accélérer le déploiement de l’UMTS en France ».
Pour en savoir plus : Le forum UMTS