Plus encore que pour les présidentielles de 2007, et même que pour l’élection de Barrack Obama en 2008 aux États-Unis, le Web va jouer un rôle primordial dans la campagne présidentielle de 2012.
C’est en tout cas ce qui ressort de la première édition française du Personal Democracy Forum, qui avait lieu ce 6 décembre au Centquatre, un centre culturel du 19ème arrondissement de Paris.
Deux interventions ont été particulièrement marquantes, celle de Benoit Thieulin, qui a dirigé la campagne Web de Ségolène Royal en 2007, et celle de Guilhem Fouetillou, co-fondateur de Linkfluence et cartographe du Web politique Français.
Benoit Thieulin, qui dirige aujourd’hui l’agence de communication Web La Netscouade, s’est attardé sur les différences entre la campagne en ligne de 2007, à laquelle il avait directement participé, et celle qui pourrait avoir lieu en 2012.
En 2007, et plus encore en 2008 avec le succès phénoménal de Barrack Obama, c’étaient les hommes politiques qui s’appropriaient les outils du Web et s’en servaient pour diffuser leurs messages aux internautes, alors une minorité très connectée.
Mais aujourd’hui « les internautes ont changé. Il y a 25 millions de comptes Facebook en France alors qu’en 2007 le chiffre était ridicule, et Twitter n’existait même pas. »
Les informations aussi ont changé, avec une masse de données jamais vue, assortie à une crédibilité en forte baisse.
D’où d’ailleurs cette affirmation : « On vit le nouvel âge d’or du journalisme, et le renouveau des ‘think tank’. » Les citoyens se tournent vers ces experts pour trier et analyser les informations qu’ils reçoivent.
Même les contenus n’ont plus rien à voir, avec l’explosion des infographies et autres vidéos.
Aujourd’hui, sur la Toile, « plus de pouvoir est donné aux citoyens, avec le développement du fact checking et la fin du off. »
En effet, plus possible de changer son message en fonction de l’audience ou d’étouffer une gaffe : il y a autant de caméras que de smartphones dans la salle, et tout se retrouve sur Internet. Et la moindre information fausse est signalée par les « factcheckers » volontaires.
Rappelez-vous le dernier débat entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, quand les inexactitudes et erreurs de chaque candidat étaient apparues dès le lendemain sur la Toile.
Aujourd’hui, elles seraient discutées en continu sur Twitter, et un beau schéma résumerait la fiabilité de chaque candidat…
Mais il ne faut pas résumer le Net à ces nouveaux outils 2.0. Les e-mails, les forums et le reste du « Web profond » continuent d’avoir un rôle primordial affirme Benoit Thieulin.
(la suite page 2 : Comment les candidats peuvent utiliser le Net pour booster leur campagne)
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