La FDJ n’a jamais connu une telle accélération sur le numérique : mobilité, attractivité réseau de distribution, systèmes d’information, élargissement de l’offre de jeux, transformation des directions…
Un vaste chantier baptisé « FDJ 2020 : une vision augmentée » vient d’être présenté.
Madame Stéphane Pallez, P-DG de la Française Des Jeux, a présenté ce matin les différentes volets de cette immersion dans le numérique au nom de son groupe détenu à 72% par l’Etat.
Cette nouvelle ambition se concrétise par un plan d’investissement de 500 millions d’euros sur 5 ans, dont 250 millions rien que pour la refonte du système d’information.
Une enveloppe de 180 millions d’euros sera dédiée à la modernisation du réseau de distribution (32 700 points de vente) et 13 millions serviront à une approche open innovation, notamment à travers un fonds d’investissement Partech.
Le premier constat est amer pour la société qui se revendique comme la quatrième loterie mondiale (13 milliards d’euros de mises en 2014) qui disposent de droits exclusifs en France sur les jeux d’argent et de hasard : « Nous avons perdu un million de clients. Notre objectif est de les reconquérir en cinq ans », déclare Stéphane Pallez.
A l’horizon 2020, la société doit afficher une proportion de 20% des mises numériques (« c’est-à-dire une mise qui fait intervenir un service numérique ») sur le volume global de mises.
Sachant la dimension omnicanal a vocation à monter en puissance avec l’appui de son réseau physique de distribution (4,4 milliards de transactions qui permettent de générer 80% du CA de la société).
Physique mais connecté. Car Stéphane Pallez est sûre : « Le numérique permet de ramener le client au point de vente. »
Un nouveau terminal de prises de paris, qui intègre des fonctions NFC et une dalle tactile d’interaction avec les joueurs, a été présenté à cette occasion.
Dans le sens de la dématérialisation, il permettra notamment de flasher les bulletins de lotos sportifs conçus à partir de l’application smartphone.
Le déploiement en réseau de ce terminal nouvelle génération va démarrer l’an prochain.
La mobilité est au cœur des défis stratégiques à moyen terme.
La FDJ préfèrerait que les mobinautes se tournent vers ses jeux mobiles plutôt que de se ruer vers les titres casual game comme Candy Crush.
Les profils 18-35 ans (jeunes adultes et femmes) sont particulièrement convoités.
En l’état actuel, la FDJ revendique une base globale de 27 millions de clients, dont 1 million disposant d’un compte actif sur Internet via FDJ.fr.
La FDJ compte donc augmenter de manière significative son offre de jeux digitaux : une quarantaine de nouveaux titres vont débarquer d’ici 2020.
Cette extension du catalogue de jeux est censée représenter un relais de croissance qui assurera 10% du CA de la FDJ à cette échéance.
Deux nouveaux titres ont été présentés ce matin (Gare o loup et Ruée vers l’Or).
Récemment, la FDJ a également sorti le jeu en ligne « Menez l’enquête : Las Vegas » en surfant sur la série des Experts.
Prévoir également une gamme rafraîchie de jeux à gratter (Illiko+). Tandis que chaque jeu phare (Loto, Euro Millions) sera décliné en une app dédiée dès 2016.
L’offre mobile des paris sportifs sera également élargie à travers l’app ParionsSport : 8 nouveaux sports dont la Formule 1 et 8 nouvelles formes de paris. Alors que le calendrier des évènements sportifs est bien rempli avec l’Euro et la JO en 2016.
Au sein du réseau FDJ, Patrick Buffard, DGA de la FDJ, revendique une réserve de 3 millions de parieurs sportifs. Un volet de business qui représente désormais 15% du CA groupe.
Il compte séduire un million de parieurs en plus d’ici 2020 (et augmenter la proportion de joueuses au passage : 8% actuellement, 15% à l’horizon 2020).
La FDJ s’ancre également dans une démarche open innovation : au-delà de l’accord signé avec un fonds Partech pour investir dans des start-up qui se rapprochent de ses enjeux numériques, la société a annoncé une collaboration commerciale et technologique avec l’éditeur de jeux français Asmodée.
Il s’agira notamment de s’appuyer sur le vivier de développement de jeux de ce partenaire et de bénéficier de certaines licences de jeux.
Enfin, le lieu de la conférence de presse organisé ce matin donnait un indice : au-delà des cellules « boîtes à idées » promues en interne, la FDJ a noué un partenariat sur trois ans avec le labo Innovation Factory de la Web School Factory (école des métiers du Web) situé sur le Campus Cluster Paris Innovation (13ème arrondissement de Paris) mais aussi avec l’incubateur Le Tremplin (thématique « sports et nouvelles technologies »).
Le cap numérique passe par Google : la FDJ a signé un accord marketing avec YouTube pour « gagner en visibilité » sur la communication vidéo.
Dans le chantier « FDJ 2020 : une vision augmentée », les ressources IT (400 personnes, en incluant les effectifs des deux filiales technos Lotsys et LVS du groupe FDJ), supervisées par Xavier Etienne, sera fortement mise à contribution avec la refonte du système d’information mais aussi avec des approches d’expérimentations big data pour prévenir la fraude en points de ventes et mieux cerner les risques associés au jeu excessif.
Les capacités data center du groupe sont localisées à Vitrolles (Bouches-du-Rhône).
Au nom de l’adaptation à l’ère numérique de ce groupe de 1700 collaborateurs qui touche toutes les directions métiers, un aménagement des directions est en cours. En particulier pour fluidifier les relations entre pôles marketing, IT et commercial. « Une organisation est en mode de marche pour cette stratégie », précise Stéphane Pallez.
Mais les pistes de nouvelle configuration envisagée par la direction du groupe font toujours l’objet de discussions en interne.
Signe de cette renaissance : Cécile Lagé a pris des fonctions de Chief Digital Officer au sein du groupe il y a un an.
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