Défendre les libertés individuelles et publiques, le respect de la confidentialité de la communication, lutter contre toute atteinte à la vie privée et à la libre circulation des personnes ou encore informer et sensibiliser les personnes et les organismes sur les risques accrus d’atteintes à la vie privée engendrées par l’utilisation croissante des nouvelles technologies de l’information et des réseaux numériques… Tels sont quelques-uns des objectifs de la FIL, la Fédération Informatique et Libertés, créée le 9 juillet. Le nom fait évidemment écho à la très institutionnelle CNIL, Commission nationale de l’informatique et des libertés.
Après l’EDRi, association fédératrice européenne pour la défense des libertés publiques (voir édition du 14 juin 2002), voici donc la FIL. Les récentes dérives sécuritaires nationales avec la LSQ (voir édition du 10 octobre 2001) et européennes (avec l’augmentation du délai de conservation des données de communication) ont au moins un effet positif : celui de fédérer les associations de défense de la personne humaine sous toutes ses formes. Car, contrairement à l’EDRi composée d’associations européennes spécialisées dans l’Internet, la FIL représente des organisations aussi disparates que Reporters sans frontières (RSF), la Confédération nationale du travail (CNT), Ras l’Front, LSI-Jolie, Act Up ou AlternB, pour ne citer que les plus médiatiques. Au total, vingt et une associations et ONG composent la Fédération qui se veut paneuropéenne et par ailleurs ouverte à l’adhésion individuelle. On peut s’étonner de ne pas y voir l’IRIS (Imaginons un réseau Internet solidaire) mais un porte-parole de l’association nous a affirmé avoir pris connaissance de l’existence de la FIL par la presse. Nous ne sommes pas parvenus à joindre un représentant de la FIL pour expliquer cet « oubli ».
Première action : fédérer les internautes
A peine née, la FIL se veut déjà très active. Elle propose une première action de mobilisation : que chaque internaute envoie une lettre type à son fournisseur d’accès en lui demandant d’exposer sa position à l’égard de l’obligation de conservation des données personnelles. Un moyen comme un autre de faire pression sur une corporation en contact avec les instances gouvernementales. « La LSQ n’est pas encore applicable », fait-on remarquer du côté de l’Association des fournisseurs d’accès (AFA) qui précise que la politique des membres vis-à-vis de la surveillance des abonnés est publiquement consultable sur le site.
En attendant d’autres actions, la FIL en profite pour relayer celle de ses membres : la pétition contre la directive sur la rétention des données de télécommunications lancée par stop1984.org ou l’appel contre la rétention des données de RSF. La FIL n’en appelle pas encore à la désobéissance mais se réserve le droit « d’entreprendre toute action, quelle qu’en soit la nature, notamment en justice, nécessaire à la réalisation de ses buts et de son objet », comme indiqué dans ses statuts.
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