La France se révèle être le pays européen le plus dynamique en matière de développement du haut débit sur le second semestre 2003, selon une étude de la Commission européenne présentée par l’Autorité de régulation des télécoms (ART). Entre le 1er juillet et le 31 décembre 2003, l’Hexagone est en effet le pays européen qui a compté le plus grand nombre d’ouvertures de lignes haut débit (1,2 million). Cependant, son taux d’équipement en lignes câblées ou ADSL (6,2 lignes haut débit pour 100 habitants) ne se situe que légèrement au-dessus de la moyenne européenne (6 lignes pour 100 habitants).
L’explosion des offres ADSL, plus que le câble, explique ce dynamisme français. « Dans la plupart des pays européens, la concurrence aux réseaux ADSL de l’opérateur historique passe en grande partie par les réseaux câblés. En France, la part de marché des câblo-opérateurs a toujours été relativement faible », commente l’ART. Et c’est évidemment le dégroupage, et la concurrence qu’il génère, qui est à l’origine de cette explosion. « Depuis début 2003, le dégroupage de la boucle locale […] a permis le développement d’une concurrence particulièrement dynamique par les opérateurs alternatifs […] Cette concurrence par les infrastructures reste cependant relativement faible comparée à la situation des pays européens où le câble est plus développé ».
Leadership des opérateurs historiques
Ainsi, 81 % des accès ADSL ont, durant la période citée, été activés par France Télécom et seulement 8 % par les opérateurs alternatifs. Le câble et les autres technologies font mieux avec 11 % des ouvertures d’accès haut débit. Une situation similaire à celle de l’Allemagne qui compte 88 % des ouvertures de lignes par l’opérateur historique, 9 % par les opérateurs alternatifs et 3 % par les câblo-opérateurs. La situation est bien différente en Grande-Bretagne où les opérateurs alternatifs font un peu mieux (51 %) que British Telecom (49 %), le câble étant quasiment inexistant en matière d’offre d’accès Internet.
Concernant les coûts d’accès au haut débit sur des lignes partiellement dégroupées, la France se situe dans la moyenne avec un tarif de 6,2 euros par mois. Ce chiffre, qui correspond aux frais supportés par l’opérateur alternatif, est calculé par l’ART sur 36 mois et comprend les frais d’installation et de résiliation. Sur cette base, le Luxembourg dispose des coûts les plus élevés (16,9 euros) et la Belgique des plus bas (3,9 euros). Enfin, l’étude nous apprend que l’opérateur historique français, via sa filiale Internet Wanadoo, occupe 53 % du marché de l’ADSL. Là encore, la France se situe dans la moyenne. Les extrêmes sont représentées par l’Allemagne (avec 88 % de parts de marché pour Deutsch Telekom) et le Royaume-Uni (25 % pour British Telecom).
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