Après avoir proposé l’intégration des studios de création de jeux vidéo dans le Plan Innovation et leur avoir fait bénéficier d’une aide de 4 millions d’euros du FAEM (Fonds d’Aide à l’Edition Multimédia), le Premier ministre poursuit sa politique d’aide à l’industrie du jeu vidéo français, amorcée en avril 2003 (voir édition du 23 avril 2003). Jean-Pierre Raffarin vient d’approuver la création d’une « Ecole nationale des médias interactifs » préconisée dans le rapport du professeur Michel Averous, président honoraire de l’Université Montpellier 2. Cette création faisait partie des dix propositions visant à dynamiser le secteur, en déclin, du jeu vidéo français (voir édition du 11 avril 2003).
Cette école nationale sera basée à Angoulême, ville déjà très active en matière d’arts graphiques et de création numérique avec l’existence d’un DESS « Jeux vidéo et médias interactifs » au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) ou encore du festival dédié à la bande dessinée. L’école doit ouvrir ses portes à la rentrée 2005. On ne connaît pas encore les programmes, les conditions d’admission ou le budget qui seront définis sous la responsabilité du professeur Alain Tranoy, président honoraire de l’Université de Poitiers. L’Association des producteurs d’oeuvres multimédias (APOM), initiatrice des projets de relance économique du secteur, se montrera particulièrement attentive à vérifier que « le programme pédagogique de l’école fasse l’objet d’un consensus parmi les professionnels et corresponde à une demande du marché de l’emploi, non seulement pour aujourd’hui mais pour l’avenir », a déclaré le syndicat des créateurs de jeux vidéo dans un communiqué.
Un calendrier à définir
Cette annonce faite suite à celle, faite en début de semaine, de l’APOM qui s’est dite satisfaite par le rapport de Fabrice Fries, conseiller référendaire à la Cour des Comptes, remis à Francis Mer et Nicole Fontaine en juin 2003. Ce rapport, qui « dépeint avec acuité le paysage industriel français de notre secteur et les mouvements de fond qui le sous-tendent », selon l’APOM, préconise le montage d’un fonds de production de 30 millions d’euros qui serait notamment financé par des investissements internationaux intéressés par un crédit d’impôt, un mécanisme économique qui a fait ses preuves dans la production cinématographique. Les autres propositions du rapport concernent l’institutionnalisation des aides à la préproduction de jeux du FAEM, le financement du coût de fabrication physique des jeux sur consoles et devraient permettre l’utilisation des contrats de projet de type CDD longs. Satisfaite du rapport, l’APOM invite désormais le gouvernement « à passer rapidement à la définition d’un calendrier en vue de la mise en oeuvre de ces propositions, qui éviteront de recourir à des solutions fiscales plus drastiques ».
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