La guerre des standards fragilise le Web
Selon le consortium WSP, l’existence de différents standards de navigation sur le Web pénalise l’essor de l’Internet et contraint les concepteurs de sites à réduire leur audience potentielle auprès des internautes, à moins d’investissements coûteux.
« Imaginez que chaque marque de téléviseur requiert un signal différent pour recevoir votre émission favorite », explique George Olsen, chef de projet au sein du consortium Web Standards Project. « Cela semble ridicule, mais c’est presque la situation qui règne sur le Web depuis que les fabricants de navigateurs ont échoué dans l’utilisation d’un jeu commun de standards ». En effet, bien que le World Wide Web Consortium (W3C) déploie depuis la naissance du Web des efforts en faveur de l’instauration de standards, l’existence de plusieurs navigateurs (avec en tête les célèbres Internet Explorer et Netscape Navigator) contraint les concepteurs de site à exclure de larges portions de leur audience potentielle. Environ deux-tiers des 100 plus grands sites commerciaux du Web ont été construits sous de multiples versions, selon le cabinet Jupiter Communications. Or le travail supplémentaire pour gommer les incompatibilités entre navigateurs ferait grimper le coût de développement d’un site d’au moins 25%. « Le plus triste est que les fabricants de navigateurs qui ont aidé le W3C à développer des standards ont régulièrement échoué dans leur prise en compte, alors que certains ont plus de deux ans », se lamente George Olsen. Selon lui, chaque nouvelle version de navigateur n’apporte toujours pas le support complet de ces spécifications, ce qui fragilise les fondations du Web et oblige les développeurs à dépenser toujours plus de temps et d’argent. « Internet Explorer et Navigator dominent le marché, par conséquent il est crucial qu’ils se mettent à adopter véritablement les standards Web plutôt que de se contenter d’en parler », prévient le responsable.