La justice allemande attaque les sites nazis
L’Allemagne est prête à attaquer les sites nazis hébergés hors de son territoire. Un porte-parole du ministre de l’Intérieur a en effet affirmé à Der Spiegel qu’il envisageait d’employer des attaques incapacitantes (denial of service), telles celles qui ont paralysé Yahoo et Amazon l’année dernière. Par ailleurs, la semaine dernière, la police a procédé à une centaine de perquisitions au domicile d’internautes néo-nazis.
Des attaques de pirates informatiques contre les sites néo-nazis. Le procédé est radical, quand en plus ces attaques proviennent du ministère allemand de l’Intérieur, la nouvelle a de quoi surprendre ! Pourtant, ce n’est pas un canular, c’est ce qu’a en effet affirmé Dirk Inger, son porte-parole, cité dans un article en ligne de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Le ministère allemand de l’Intérieur doit en effet faire face aux sites néo-nazis hébergés hors de son territoire, en particulier aux Etats-Unis. Or, outre-Atlantique ces sites sont protégés par l’incontournable premier amendement qui garantit la liberté d’expression. Pas question donc d’agir comme en Allemagne où des actions sont menées contre les hébergeurs.
La solution envisagée est donc radicale : des attaques par saturation de type Dos (denial of service). Le principe est simple : l’envoi d’un nombre gigantesque de requêtes vides qui s’assimilent à un faux clic sur un lien du site. Le serveur est alors saturé et ne peut plus répondre, même aux requêtes « classiques » des internautes qui visitent le site. C’est la technique fréquemment employée par les pirates informatiques qui a paralysé Yahoo, Amazon, eBay, CNN et Buy.com en début d’année dernière (voir édition du 9 février 2000). La question de la légalité de telles actions reste en suspens, car même si elles étaient légales au regard de la loi allemande, elles ne le seraient certainement pas pour la loi américaine…
La chasse aux chansons et discours nazis
Ce mardi 11 avril, on apprenait par ailleurs que la police allemande avait mené une vaste opération contre les milieux néo-nazis diffusant de la musique raciste sur Internet. D’après l’AFP, les appartements de 103 suspects ont été perquisitionnés la semaine dernière et des ordinateurs et des données ont été saisis. Ils sont soupçonnés d’avoir mis à disposition sur Internet des chansons incitant à la haine raciale et risquent jusqu’à trois ans d’emprisonnement. Fin mars, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) alertait les responsables de Napster sur la présence de « chansons et de discours nazis « sur le système d’échange, en demandant que ce type de contenu soit filtré (voir édition du 26 mars 2001). Aujourd’hui, ce n’était toujours pas le cas.
Pour en savoir plus :La page du Cert sur les attaques Dos