La justice recadre Xavier Niel et Martin Bouygues
Le tribunal de commerce de Paris a condamné Xavier Niel à verser 1 euro à Martin Bouygues pour des propos dénigrants. Et vice-versa.
Les bisbilles opposant Xavier Niel à Martin Bouygues ont fini par atterrir au tribunal.
Selon La Tribune, pris entre leurs plaintes croisées, le juge du tribunal de commerce de Paris a décidé de les renvoyer dos à dos .
Premier épisode : fin 2010, le groupe Bouygues lance une action en justice contre Iliad-Free pour « dénigrement » et réclame 25 000 euros de frais de procédures et la publication du jugement.
Sur l’antenne de BFM Radio, le fondateur de Free avait tapé sur ses concurrents en plein lancement de sa Freebox Revolution.
« Malheureusement, nos concurrents ne sont pas capables d’inventer. Le seul qui est capable de bouger, c’est France Telecom, c’est dire si les autres sont mauvais… On invente, les autres copient… Je qualifie ces acteurs de parasites, mais c’est mon avis. Ça me vaudra une mise en examen. »
Bouygues Telecom et Martin Bouygues ne sont pas directement visés mais une procédure est quand même lancée.
Un mois plus tard, Xavier Niel riposte en portant plainte à son pour des motifs similaires.
Mais celui qui occupe le poste de Vice-président du conseil d’administration et Directeur général délégué à la stratégie chez Iliad va chercher les déclarations de guerre assez loin dans le passé.
Il déniche des propos jugés dénigrants du P-DG du groupe Bouygues qui remontent à…2008 lorsque, dans Les Echos, Le P-DG du groupe Bouygues critiquait la candidature de Free à l’obtention d’une licence 3G.
« Free est bien plus profitable que Bouygues Telecom. Si l’on veut plus de concurrence et faire baisser les prix pour le consommateur, Free serait donc déjà bien inspiré de réduire un peu ses marges sur l’ADSL avant de penser à venir sur le mobile. Et déployer un réseau 3G pour un milliard d’euros, comme l’affirme Free, me paraît impossible, sauf à faire le coucou sur le réseau des opérateurs en place. »
Free a trouvé son angle d’attaque (un peu forcé) avec cette référence du « coucou ». « Un oiseau parasitaire connu pour s’approprier le nid des autres », s’offusque le FAI.
Le juge du tribunal de commerce a condamné les deux parties à se verser réciproquement un euro de dommage et intérêt pour cesser cette querelle de clocher.
Auparavant, en août 2010, Orange et Free avaient été plus sages malgré les propos de Xavier Niel de 2009 qualifiant France Telecom de « délinquant multi-récidiviste ».
Ils s’étaient passés des services de la justice pour mettre un terme aux procédures judiciaires lancées l’un contre l’autre.
Une manière consensuelle pour préparer le terrain du business comme l’accord de roaming 3G signé entre les deux opérateurs en mars 2011ou plus récemment le partenariat pour le déploiement de la fibre dans les zones moyennement denses.