L’ART vient de mettre en ligne une étude, réalisée par Arcome, concernant les réseaux de nouvelle génération (NGN, Next Generation Networks). « La déréglementation et l’instauration de la concurrence, le développement de nouveaux services, l’évolution des usages du réseau d’accès fixe et l’arrivée du haut débit, la migration des réseaux mobiles vers les données entraînent une mutation progressive des réseaux de télécommunications vers les réseaux de nouvelle génération », commente l’ART.
L’étude tente d’apporter une définition claire des NGN. « L’ensemble des acteurs s’accordent globalement pour définir les NGN comme un réseau de transport en mode paquet permettant la convergence des réseaux voix/données et fixe/mobile. » L’étude explique que ces réseaux permettront de fournir des services multimédias accessibles depuis différents réseaux d’accès. Le protocole IP étant l’élément fédérateur, insiste l’étude. Toutefois, « cette solution n’est pas actuellement assez mature pour offrir un niveau de qualité de service satisfaisant, et le recours à l’ATM est indispensable à court terme », ajoute l’étude.
Reste que la migration vers ces nouveaux réseaux apparaît inévitable même si elle devrait prendre son temps. Notamment du fait de la coexistence imposée avec les architectures de réseaux traditionnelles. L’étude relève d’ailleurs que tous les opérateurs n’ont pas forcément intérêt à passer rapidement au tout-IP, ne serait-ce que pour des raisons économiques. Ainsi, pour les constructeurs issus des réseaux de données, la mise en oeuvre directe d’un transport IP, avec l’utilisation des classes de services associées au protocole MPLS, est une solution envisageable dès à présent. Mais, pour les constructeurs télécoms généralistes, même si certains orientent fortement leur discours commercial vers le tout-IP, la solution passe généralement par l’ATM à court terme, avant d’éventuellement se tourner vers des solutions tout-IP. De plus, l’ATM est encore très présent au niveau de la boucle locale (xDSL, BLR, UMTS pour les premières versions).
Une affaire de 10 ou 20 ans…
Les nouveaux acteurs positionnés exclusivement sur des équipements NGN ont
une conception « moins tranchée », explique l’étude. Et de signaler que ces acteurs « supportent en général les deux solutions et insistent particulièrement sur le fait que l’essentiel pour une solution de réseau NGN est de migrer la signalisation sur IP natif, le transport du trafic IP lui-même pouvant être réalisé indifféremment sur une couche IP, ATM, ou même sur un réseau TDM traditionnel ». Reste que l’étude conclut qu’il faudra certainement 10 à 20 ans avant une migration complète vers les NGN.
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