La lenteur de Mac OS X est structurelle

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Qui dit système nouveau ne dit pas forcément système rapide. Mac OS X en est la démonstration flagrante. Bien que le ingénieurs d’Apple se creusent les méninges, certaines applications pourraient toutefois bien ne jamais revenir aux mêmes niveaux de réactivité que sous Mac OS 9.x. Dans ce cas, seules les prochaines machines, plus puissantes, feront oublier ses lenteurs. Explications.

Malgré les améliorations sensibles de la version 10.1, que d’aucuns baptisent la vraie version finale de Mac OS X, il arrive relativement souvent que des applications tournent moins vite sous X que sous Mac OS 9x. La raison ? La complexité du système, plus sûr et plus stable, qui se traduit par un certain embonpoint. Mac OS X a besoin de 1 500 Mo au minimum sur le disque dur, contre 320 pour Mac OS 9.x et d’au moins 128 Mo de mémoire vive contre 32 pour Mac OS 9.x ! Si les problèmes de réactivité de l’interface graphique Aqua ont été en grande partie résolus, ceux qui restent à régler sont plus plutôt d’ordre structurel et architecturaux. Donc plus graves.

Premier problème : en proposant un système plus avancé, Apple a augmenté le degré d’abstraction du système d’exploitation. Ceci lui permet d’être plus stable que ses prédécesseurs et de reléguer aux oubliettes les effets de gel d’écran ou l’apparition de la petite bombe. Mais du même coup, les applications n’ont plus un accès direct au matériel sur lequel tourne le système. Par analogie, le logiciel est obligé de passer plus souvent par l’intermédiaire de l’OS, de la même manière qu’un consommateur achète sa viande chez le boucher et non directement au producteur ! Une étape supplémentaire qui peut générer un coût supplémentaire, en temps, dans le cas des applications.

Du coopératif au préemptif

Autre cause du ralentissement de certaines applications, le passage d’un modèle coopératif à un modèle préemptif. Dans le premier cas, les programmes sont responsables du temps qu’ils s’allouent pour traiter une tâche avant de laisser la main à une autre application. Dans le second, le système prend le contrôle et alloue des espaces de temps (on les appelle les « quanta ») aux applications. Cette dernière façon de fonctionner assure une meilleure réactivité des applications « événementielles » (c’est-à-dire réagissant à des événements précis comme la frappe au clavier, le mouvement de la souris, l’ouverture d’un menu, etc.). A contrario, cela défavorise les applications ayant les plus gros besoins en puissance de calcul, comme l’environnement de compatibilité « Classic », Final Cut Pro ou iTunes. C’est aussi une des points soulevés par Connectix pour expliquer la dégradation des performances de la dernière version de son Virtual PC (voir édition du 12 décembre 2001). Cette dernière ne pourrait ainsi jamais bénéficier de plus de 80 % du temps processeur, du fait des autres tâches. Même inutilisé, Word, par exemple, consommerait 20 % du temps processeur si sa fonction de vérification orthographique est activée et qu’un document est ouvert.

Quelles solutions ?

Il se dit que Connectix cherche à « soutirer » à Apple son savoir-faire pour utiliser au mieux « l’échéancier logiciel » du système, chargé de la répartition des tâches. Ce dernier ne serait d’ailleurs pas encore entièrement optimisé et devrait être largement amélioré dans la prochaine mise à jour Jaguar (Mac OS X 10.2 ? voir édition du 3 décembre 2001). Reste que les améliorations les plus importantes ne pourront être apportées que par les nouvelles machines dont on attend l’annonce à la prochaine MacWorld de San Francisco, début janvier. Des machines grand-public dotées d’un G4 seront les bienvenues, un G3 s’avérant tout de même un peu juste pour Mac OS X.