La librairie numérique indépendante Feedbooks lève 1 million d’euros
Le livre électronique a le vent en poupe. Feedbook, plate-forme indépendante française créée en 2007 et très présente sur smartphones, lève un million d’euros auprès d’A Plus Finance.
Feedbooks est une librairie en ligne créée en 2007 par les Français Hadrien Gardeur et Loïc Roussel. Elle annonce ce lundi 12 mars une levée de fonds d’un million d’euros auprès d’A Plus Finance.
C’est le deuxième tour de table de la start-up, après un premier round d’amorçage il y a un peu plus d’an an qui avait permis de lever 230 000 euros auprès de trois business angels, dont Christophe Chausson. Ces fonds avaient permis de développer l’offre payante.
La nouvelle levée va permettre de recruter 3 à 5 libraires numériques, et de développer l’offre internationale, en particulier en allemand, russe ou espagnol.
De quoi accompagner le développement effréné du libraire : « Notre chiffre d’affaires double tous les trois mois« , nous affirme le fondateur Loïc Roussel, contacté par téléphone.
Aujourd’hui, la jeune pousse propose une librairie de 250 000 titres commerciaux (principalement en anglais, mais avec 30 000 ouvrages en français) et 12 000 titres gratuits toutes langues confondues.
Le manque de références en français serait, selon Loïc Roussel, surtout dû à la réticence des éditeurs français à envahir le numérique :
« En France rien qu’en terme de nouveautés il y a 70 000 titres qui sont publiés chaque année. Donc vous voyez qu’avec 30 000 livres dans le catalogue en ligne, il y a encore un gros travail à faire de la part des éditeurs. »
Feedbooks distribue déjà 3,5 millions de téléchargements mensuels (très largement du gratuit), dont 2 millions aux États-Unis et 500 000 en France.
Elle passe par 16 logiciels, applications mobiles ou services en ligne pour distribuer ses livres, et est référencée sur les moteurs de recherche (Inkmesh et Neotake) et réseaux sociaux (BookGlutton, Librarything et Goodreads) spécialisés.
L’intéressé se définit comme un libraire numérique indépendant, face aux mastodontes du marché que sont Amazon et Apple, avec leurs plates-formes fermées (iTunes et Kindle).
Mais même les deux gros proposent les même prix que les start-up, car le prix unique du livre (encadré en France par la loi Lang), se retrouve sous d’autres formes même aux États-Unis, assure Loïc Roussel.
Un prix unique qui n’est pas forcément une bénédiction. « Ça bloque tous les business models par abonnement. Les éditeurs ne veulent surtout pas dévaloriser le livre, ce qui explique aussi que le prix du livre numérique est plutôt élevé, avec des e-books qui peuvent être plus chers que la version poche, ce que les consommateurs ne comprennent pas. »
Mais l’entrepreneur n’est pas inquiet pour le piratage. La majorité de ses téléchargements ne concernent pas les best-sellers qui sont faciles à trouver illégalement. Et le marché explosera « quand le éditeurs arriveront enfin à trouver le juste prix« , assure le chef d’entreprise.
Le partage des revenus dans le livre numérique s’est maintenant aligné sur la division 70% éditeur et 30% distributeurs, devenue commune sur les autres plates-formes électroniques. Ce qui ne changera pas tant que les éditeurs ne le souhaiteront pas.
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