Depuis la parution d’un premier article dans le cahier Innovation des Echos en date du 25 octobre, la polémique a pris de l’ampleur. Selon la branche française de la Free Software Foundation (FSF), Free refuserait de redistribuer du code source libre modifié ou non qui a été intégré dans son boîtier Freebox. « Plus exactement, Free ne redistribue pas comme il devrait le faire c’est à dire avec les binaires », nuance Loïc Dachary, Président de la FSF France, contacté par Vnunet.fr dans la journée de jeudi. Ce qui constituerait une violation de la licence GPL (General Public Licence), affirme l’association qui a vocation à promouvoir le logiciel libre en France.
La FSF souhaiterait que Free place a minima une mention sur le recours à des logiciels libres dans le manuel d’installation qui accompagne la Freebox. « Je suis sûr qu’une partie des clients de Free serait intéressée par cette information. Après tout, ils ont peut-être envie d’utiliser les codes sources eux aussi », argue Loïc Dachary.
La FSF préfèrerait trouver un terrain d’entente avec le FAI. Néanmoins, l’association brandit la menace d’une action en justice pour contrefaçon à son encontre si rien n’est fait. Même la perspective de retirer toutes les Freebox du marché par injonction judiciaire est évoquée. « Il n’y a pas de cabale contre Free (?) Nous allons attendre jusqu’à la fin de l’année », précise Loïc Dachary.
La FSF se tromperait de combat
Mais cette mise sous pression a visiblement irrité Xavier Niel qui a répliqué par blog interposé. Sur le blog de Jérémie Berrebi, un Net-entrepreneur qui exploite le concept de social shopping à travers sa société Zlio, le fondateur de Free assure que « la GPL ne se discute pas, elle se respecte, et Free la respecte ! ». Dans une contribution plutôt corrosive en date du 1er novembre 2006, Xavier Niel estime que son groupe respecte la GPL v2, « mais la FSF se bat pour la GPL v3 qui est d’une bétise rare ». La branche américaine de la Free Software Association a commencé à diffuser une première ébauche de la GPL V3 en début d’année.
L’actuel vice-président du conseil d’administration et directeur général délégué à la stratégie d’Iliad donne des précisions techniques sur les ressources prises dans le Libre. « Pour la Freebox : le noyau Linux est celui de Broadcom ou de Sigma Designs, Busybox est en version standard non modifiée, alors que légalement on aurait rien à discloser [révéler, NLDR], tout est dit et est présent sur les serveurs FTP de free ».
Le pionnier du Net français en profite pour rappeler l’implication de son groupe dans la sensibilisation à l’univers open source. « Free aide/héberge/finance un nombre incalculable de projets libres, il y a un nombre de geeks libriste au m2 dans les locaux de Free imbattable en France, quelqu’un croit-il vraiment que ces dizaines de personnes se permettraient de faire quelque chose de contraire à la GPL v2 alors qu’ils sont probablement les premiers contributeurs du libre en France ? ».
Un éloge au logiciel libre qui ne devrait pas suffire à éteindre les braises. Derrière cette querelle anodine en apparence, il y aurait un débat d’experts sur les notions de droit d’auteur et de logiciels libres dont il est difficile de cerner les vrais enjeux juridiques.
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