La machine Microsoft se grippe aussi dans l’engrenage de la crise
L’éditeur compte supprimer 5000 postes en 18 mois. Ce qui correspond à 5% de son effectif. Du jamais vu chez Microsoft.
Même le colosse Microsoft peut fléchir dans un contexte économique pénible : à l’occasion de la présentation de ses résultats financiers du deuxième trimestre de son année fiscale, la firme de Redmond a annoncé un plan de restructuration qui pourrait aboutir à la suppression de 5000 postes dans les 18 prochains mois.
La compression de la masse salariale correspond à 5% de son effectif (95 000 salariés en tout). Ce sont surtout des divisions transversales qui sont touchées : marketing, vente, finance, juridique, ressources humaines. Mais l’éditeur réduit aussi la voilure dans la R&D. 1400 emplois sont d’ores et déjà visés.
Du jamais vu dans l’histoire de Microsoft. « Nous ne sommes pas immunisés face aux effets de l’économie », avoue Steve Ballmer, CEO de Microsoft, dans le communiqué de presse financier.
Donc, la conjoncture globale est difficile. Mais il existe aussi des raisons liées au secteur IT : affaiblissement des revenus des logiciels clients (-8%) en raison d’un marché PC qui dort.
Sauf pour le segment « netbooks » : Microsoft assure d’ailleurs disposer d’une part de marché de 80% avec l’OS Windows XP sur les mini-portables dont les prix tendent vers le bas.
L’éditeur trouve quelques consolations dans la branche Server & Tools (+15%), sur fond de sorties de produits innovants (Windows 7, plate-forme computing Windows Azure, Windows Server 2008 R2…).
Discrétion sur les perspectives
Dans le domaine des divertissements numériques, Microsoft a écoulé 6 millions de consoles de jeux Xbox pendant la période des fêtes de fin d’année. Le chiffre d’affaires du segment Entertainment and Devices est en hausse de 3%.
Plus globalement, la firme de Redmond affiche un chiffre d’affaire trimestriel de 16,6 milliards de dollars, en hausse de 2% par raport à la même période l’année dernière. Son résultat ne s’élève à 4,1 milliards de dollars (en baisse de 11% par rapport à la période octobre-décembre 2007). Ce qui corrrespond à une baisse de tension à surveiller de près.
Face au manque de visibilité, Microsoft préfère rester discret sur les perspectives de business. L’éditeur osera-t-il à nouveau une nouvelle offensive sur Yahoo doté d’une nouvelle direction dans ce contexte globale instable ? Il y a un an, c’était l’époque de la première grande offensive avec le lancement d’une méga-OPA… On a changé complètement d’époque.