Voilà qui va sans doute calmer quelque peu les esprits : selon une étude réalisée par Craig Hunter, du centre de recherche de Langley de la NASA en Virginie, le PowerMac G5 affiche des performances supérieures au G4 sur les calculs en virgule flottante. Il s’agit du premier test non commandé par Apple et accessible au public. La NASA est friande de ces comparatifs (voir édition du 14 mars 2002). Même si les administrations américaines sont généralement équipées de PC, l’agence spatiale connaît parfaitement la plate-forme d’Apple : elle pilote un cluster de 33 Xserve à Pasadena (voir édition du 19 novembre 2002). Pour comparer le G5 au G4, le centre de recherche a mis côte à côte trois Mac biprocesseurs : un nouveau PowerMac de présérie tournant à 2 GHz, un Xserve tournant à 1 GHz et un PowerMac G4 dopé à 1,25 GHz. Seul un des deux processeurs est utilisé pour la comparaison. Le G5 s’avère plus performant que le G4 en raison d’une meilleure efficacité par cycle d’horloge, mais aussi de sa fréquence de fonctionnement plus élevée. Pour déterminer le différentiel, la NASA a utilisé son application de calculs de dynamique des fluides, Jet3D, qui permet d’étudier le bruit généré par des réacteurs d’avions. Les calculs vectoriels dans Jet3D ont été optimisés pour le moteur AltiVec de la plate-forme PowerPC, même si l’application est améliorée pour obtenir le meilleur des différentes plates-formes utilisées par la NASA. Le résultat est sans appel : bien que ni le compilateur, ni les applications ne soient corrigées pour le G5, celui-ci s’avère en moyenne 22 % plus rapide qu’un G4 par cycle d’horloge. Il est intéressant de noter au passage que les résultats rendus par la NASA s’attachent beaucoup à la puissance (calculée en Mflops) développée par mégahertz, un ratio qui est à même de mettre tout le monde d’accord. Dans tous les cas de figure, le G5 se présente devant le G4 et de loin, surtout en ce qui concerne les calculs vectoriels qui utilisent AltiVec. C’est sur ce test, qu’il est possible de comparer plus finement le G5 au G4 : le petit dernier d’IBM s’avère 4 % plus puissant que le rejeton de Motorola pour chaque mégahertz. Autant dire qu’Apple ne perd rien du savoir-faire développé depuis 1999 sur ce moteur vectoriel. De quoi rassurer ceux qui pensaient que la technologie était mal maîtrisée par Big Blue.
G5 contre Pentium 4
Mais le site de Langley est aussi allé plus loin : il a mesuré les performances du G5 par rapport à deux processeurs Pentium 4 d’Intel. Pas des plus récents : une puce tournant à 2 GHz et une autre fonctionnant à 2,66. Là encore, le G5 est devant (32 % plus rapide en virgule flottante). Et le centre de la NASA d’extrapoler : la puce utilisée par Apple serait, selon lui, 20 % moins rapide que le dernier Pentium tournant à 3,2 GHz. Mais c’est sans compter l’actuel talon d’Achille du G5 : le compilateur. Aucun compilateur digne de ce nom n’est actuellement disponible pour le dernier PowerMac, et il faudra attendre la disponibilité des outils adéquats avant de refaire des tests. Car la recompilation de l’application permettrait de combler les 20 % qui séparent le Pentium 4 du G5. Ce faisant, la NASA a commencé à confirmer les tests réalisés par l’étude de Veritest qui avait déclenché une polémique sur le protocole retenu pour comparer des PC et des Mac (voir édition du 25 juin 2003). Et l’administration spatiale américaine confirme également qu’Apple n’a plus à rougir de ses PowerMac : ils sont bien revenus dans la course à la puissance. Seul bémol : les Mac restent des ordinateurs forts en calculs en virgule flottante, quand les PC apprécient mieux les calculs sur les nombres entiers. Une distinction de poids, qui impacte le choix des logiciels à utiliser de préférence sur l’une ou l’autre plate-forme. Pour résumer : bureautique pour les PC, traitements multimédias et de données sur Mac. Il faudra attendre d’autres tests indépendants pour confirmer ce premier aperçu.
Article modifié le 7/07/03.
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