La nouvelle offre mobile « spécial RSA » d’Orange fait du bruit
L’opérateur lance un « forfait bloqué » à bas prix et bientôt une offre sociale triple play. L’UFC-Que Choisir n’apprécie guère les initiatives.
A l’occasion de la mise en oeuvre opérationnelle du Revenu de Solidarité Active à partir du premier juin, Orange lance un « forfait bloqué » dédié aux bénéficiaires de cette aide gouvernementale destinée à favoriser le ré-insertion professionnelle pour les personnes les plus démunies. Selon les pouvoirs publics, cela représente un bassin « éligible » à ce forfait de 3,5 millions de Français.
Pour 10 euros par mois sans engagement, cette offre mobile comprend 40 minutes d’appels vers les fixes et les mobiles associés à 40 envois de SMS. Il est proposé à tous les bénéficiaires du RSA, qu’ils soient déjà clients Orange ou non. Ce forfait bloqué inclut le report des minutes et des SMS non consommés. Mais le bénéficiaire ne doit pas être lié à une autre offre mobile pour en bénéficier.
Pour compléter l’offre, Orange proposera dans ses boutiques une gamme de mobiles à partir de 39 euros. La prochaine étape consistera à proposer « des mobiles d’occasion » à partir de 10 euros pour les souscripteurs de l’offre. L’opérateur prend aussi l’engagement de préparer une « offre sociale triple play » à 20 euros. Les bénéficiaires du RMI et de l’API peuvent souscrire cette offre auprès du service clients Orange.
Risque de distorsion concurrentielle
Mais les premières critiques commencent à poindre. « Une offre salutaire », considère l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir, tout en émettant aussitôt quelques bémols.
« La mise en place de tels forfaits est déjà prévue par la loi de la Modernisation de l’Economie » , nuance-t-elle. « Plus précisément, elle dispose que l’Etat doit passer des conventions avec les opérateurs mobiles pour que ces derniers proposent des forfaits adaptés aux plus démunis ».
L’UFC-Que Choisir se montre encore plus réservée avec la future « offre sociale triple play », craignant une « distorsion concurrentielle, à la fois sur ce segment de marché et sur celui des abonnements non aidés ».
L’association rappelle qu’en matière d’offres télécoms, il existe déjà un tarif social de l’abonnement à la téléphonie fixe à 6,49 euros (au lieu du tarif conventionnel de 15 euros). La différence est financée par le fond de service universel, lui-même abondé par l’ensemble des opérateurs Telecom au prorata de leur chiffre d’affaires.