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La Poste veut devenir le compagnon numérique préféré des Français

« La Poste passe à l’offensive !». Ce mercredi 7 octobre, le P-DG Philippe Wahl l’a dit et répété, il veut accélérer la transformation numérique du groupe public.

Au menu : Identifiant universel, coffre-fort numérique intelligent, hub des objets connectés, livraison des colis par drones…

Le plan stratégique « La Poste 2020 : Conquérir l’avenir », présenté en janvier 2014, comportait déjà un important volet numérique mais le groupe postal veut aller plus vite et plus loin.

Alors que le volume du courrier devrait baisser de plus de 6 % par an entre 2016 et 2018 en raison des nouveaux usages introduits par le digital (e-mail, dématérialisation…), La Poste entend retourner la situation à son avantage et saisir toutes les opportunités qu’apporte numérique pour trouver des relais de croissance.

Y compris en procédant à des acquisitions.

Le facteur humain

En s’adossant sur le maillage de ses 17 000 bureaux et points de vente, La Poste veut devenir « un opérateur universel des échanges physiques et numériques », « l’accompagnant numérique des Français » en misant sur la complémentarité du numérique et du lien humain que tisse tous les jours sur le terrain les 95 000 facteurs.

Dans ces échanges virtuels et réels, La Poste entend aussi jouer pleinement son rôle de tiers de confiance. 80 % de nos concitoyens accordant leur confiance à cette entreprise plus que quatre fois centenaire.

Cette profession de foi se décline dans toutes ses activités, du courrier à La Banque Postale en passant ses activités de logistique pour l’e-commerce et mis en un comité exécutif renouvelé.

Nathalie Collin, Mme numérique à La Poste

Ainsi, Nathalie Collin, en charge du numérique depuis six mois, a présenté un nouveau système d’authentification, baptisé « Loggin La Poste ».

C’est un point d’entrée à tous les services numériques du groupe.

Plus besoin de mémoriser une dizaine de mots de passe, cet identifiant unique permettra aussi d’accéder à des sites partenaires en délivrant des données pratiques pour la livraison comme le code d’entrée ou les horaires de présence du destinataire.

Identité numérique et France Connect, même combat

Dans le même état d’esprit, La Poste a été retenu par l’Etat, après la Direction générale des Impôts, pour le projet France Connect qui sera lancé en 2016.

Le service « identité numérique » de La Poste permettra d’accéder à tous les services administratifs.

Sorte de « Facebook Connect » de l’Administration, France Connect donne, sur le principe du single sign-on, l’accès à vos comptes créés auprès de la Sécurité Sociale, des allocations familiales, de Pôle emploi ou des impôts.

Avec l’application Digiposte Pass, lancée en mai dernier, propose une e-gestion de sa vie personnelle et administrative. Coffre-fort numérique « intelligent », l’application collecte et centralise automatiquement vos factures d’électricité ou de téléphonie, vos avis d’imposition.

En envoyant un lien, l’utilisateur peut donner temporairement donner l’accès à un document comme, par exemple, un justificatif de domicile pour la cantine scolaire. « Nous redonnons aux Français la main sur leurs données », s’enthousiasme Nathalie Collin.

Autre annonce, plus nébuleuse, celle portant sur une plateforme de gestion des objets connectés. Commercialisée au premier trimestre 2016, cette plateforme universelle et neutre doit interconnecter une montre, un smartphone, un capteur domestique, et paramétrer derrière des services personnalisés.

L’utilisateur conserve l’historique des informations stockées, ce qui assure la portabilité des objets quel que soit l’opérateur de services. Ce « hub numérique » a été présenté au dernier CES de Las Vegas.

Pour le CES 2016, La Poste embarquera 15 start-up sur les cent jeunes pousses sélectionnées dans le cadre de son programme « French IoT ».

Votre boîte aux lettres va aussi servir à expédier des colis !

Ancien DRH de PSA Peugeot Citroën et nouveau patron de la branche courrier, Philippe Dorge a fait l’annonce la plus surprenante de la conférence de presse.

Votre boîte aux lettres va servir non seulement à recevoir mais à expédier un colis ou à retourner un achat effectué sur Internet.

Il suffit pour cela d’avoir une boîte normalisée, ce qui est le cas pour 75 % des logements.

Philippe Wahl, P-DG du groupe La Poste

Dans la pratique, il faut affranchir avant 23 heures son colis sur laposte.fr, imprimer la vignette timbre et déposer l’objet dans sa boîte avant 8 heures le lendemain.

Averti sur son smartphone Facteo, le facteur collecte le colis, flashe l’étiquette et laisse un avis de prise en charge. Le client reçoit aussi un mail de confirmation.

210 000 colis ont été ainsi envoyés durant la période de test.

Predict, nouveau service de Chronopost, permet de prévenir le destinataire du créneau de livraison dans un battement de deux heures et de le reprogrammer si besoin.

Le client peut même visualiser où se trouve le livreur en temps réel, d’aller à sa rencontre ou de lui proposer un autre lieu sur son trajet.

L’uberisation de la livraison de colis a déjà commencé

La Poste va aussi au-devant de ses clients en investissant les lieux de passage, comme les gares, avec ses concepts de consignes automatiques et de points relais (Pickup Store).

Pour Paul-Marie Chavanne, responsable de GeoPost, la filiale des activités colis express, il faut aller vite car l’uberisation des colis a déjà commencé.

D’ailleurs, Uber, lui-même, est entré dans le jeu avec UberRUSH, un service de coursiers à pied ou à vélo. D’autres start-up investissent aussi le créneau du crowdshipping qui consiste à faire livrer les colis par des particuliers comme Jwebi en France.

Leur plateforme collaborative organise les déplacements de ces coursiers occasionnels, à la recherche des revenus d’appoints à l’image des chauffeurs d’UberPOP.

La Poste envisage d’acquérir une start-up dans ce domaine, l’annonce devrait intervenir d’ici quelques semaines.

Philippe Wahl a aussi fait savoir que son groupe expérimentait la livraison par drones pour des colis dont le poids n’excède pas 3 kg sur un rayon de 20 km.

Des iBeacon dans les bureaux de poste

Il ne faudrait pas non plus court-circuiter les 17 000 points de contacts dont dispose La Poste sur tout le territoire, les 10 000 conseillers accueillant 1,7 million de clients chaque jour.

Si le bureau de poste était un passage obligé pour un certain nombre d’opérations, un grand part d’entre elles se font en ligne, et la fréquentation baisse.

Pour dynamiser ses points de vente, La Poste va, comme pour les facteurs, équiper ses guichetiers de smartphones, baptisés cette fois Smarteo.

Avec son mobile, un postier peut, par exemple, aller à la rencontrer d’un client, scanner le code-barres sur son avis d’instance et une pièce d’identité et aller récupérer le pli recommandé sans qu’il ne fasse la queue. Le smartphone embarque aussi un terminal de paiement pour un encaissement en mobilité.

Mieux encore, avec les iBeacon, qui ont investi 20 bureaux pilotes, le postier est prévenu de l’arrivée d’un client et peut dès lors l’accueillir par son nom. L’iBeacon communiquant avec le smartphone du client par Bluetooh.

Un moyen aussi de pousser des promotions ou des nouveaux services.

La reconnaissance vocale pour sécuriser les paiements

La Banque Postale n’est pas en reste côté innovation et notamment dans les moyens de paiement.

Père fondateur de Paylib, le porte-monnaie électronique partagé par cinq banques françaises et bientôt six, La Banque Postale lancera, en novembre, le service LBP Pay basé sur une carte bancaire avec un code de sécurité dynamique, les fameux trois chiffres du cryptogramme changeant régulièrement.

BPCE et Société Générale ont fait savoir qu’elles expérimentent aussi ce type de carte de nouvelle génération, en s’appuyant sur la solution OT Motion Code d’Oberthur Technologies.

La Banque Postale proposera, dans quelques mois, l’authentification biométrique par la voix (talk to pay).

Pour mettre en œuvre ce vaste programme, La Poste va investir 550 millions d’euros dans le numérique sur 3 ans.

Le plan de formation des facteurs (dont un grand nombre de cursus portent sur le numérique) s’élèvera à 420 millions. Soit un total rond d’un milliard d’euros.

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