Par la voix de son président Marc Feuillée, le Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale française (SPQN) suggère à l’ensemble des candidats à la présidentielle 2012 d’instaurer, sur le modèle en vigueur dans l’audiovisuel, un système de taxation des acteurs du Net (FAI, moteurs de recherche, etc.) destiné à rétribuer plus équitablement les médias en ligne.
De telles propositions sont le fruit de conclusions sans ambages : la presse numérique pâtit encore d’un modèle économique insuffisamment rémunérateur pour l’ensemble de ses parties constitutives, alors même qu’elle a contribué à l’explosion du Web.
Dématérialisé, la papier attire toujours des millions de lecteurs mensuels, quoique il convienne plus justement d’évoquer la notion de visiteurs uniques.
En décembre 2011, Le Figaro en enregistrait ainsi 7,3 millions, contre 6 millions pour Le Monde, talonné par l’ambassadeur des journaux gratuits, en l’occurrence 20 Minutes.
Membre du SPQN, le quotidien Les Echos précise que les principaux portails d’information (Orange News, Yahoo News…) indexent essentiellement des dépêches et des contenus rapatriés tels quels.
Ladite information émane bel et bien d’agences de presse et de sites qui n’auraient que modestement joui du fruit de leur production, avec 280 millions de revenus engrangés en 2010, dont 235 millions issus de la publicité.
La vente de contenus ne représente guère que quelque 45 millions d’euros, une broutille sur un marché du numérique générateur de plus de 10 milliards d’euros au cours de cette période référence.
A contrario, fournisseurs d’accès et moteurs de recherche s’octroient une part ô combien plus significative du gâteau, quand bien même ils agissent en qualité de composantes agrégatives, d’adjuvants, la finalité de l’internaute étant d’accéder à l’information.
Sur le modèle de ce qui se fait dans la musique et l’audiovisuel, les démarches, au dire du SPQN, impliqueraient notamment un abaissement à 2,1% du taux de TVA en vigueur sur les transactions numériques.
Il en résulterait un pactole de 140 à 150 millions d’euros annuels, consacrés au renflouement d’une presse en difficulté avérée. France-Soir et La Tribune, orphelins du papier, en constituent des exemples.
Si le torchon risque une fois de plus de brûler avec les FAI (déjà sur le front de la Hadopi), l’idée en elle-même n’a rien de novateur.
Ses fondements et prétentions, qui cheminent depuis trois ans, ont toutefois fait, en 2010, l’objet d’un rapport dont les conclusions ont fait état d’un milliard d’euros versés cette année-là par l’Etat à la Presse dans son ensemble.
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