La Russie, nouvel eldorado des start-up européennes ?
Des jeunes pousses engagées dans la mobilité comme Capptain (France) ou mScriber (Royaume-Uni) ont présenté leurs projets en Russie pour trouver des clients et des sources de financement.
Confrontées au manque de fonds d’amorçage en Europe, des start-up française et britannique se tournent vers la Russie, qui constitue une potentielle source de financement voire un nouveau terrain de prospection commerciale.
Laurent Lathieyre a effectué cette démarche. Au cours du mois de novembre, le P-DG de Capptain, du nom d’une jeune pousse parisienne qui développe des solutions de gestion de bases clients pour applications mobiles, s’est rendu en Russie pour y chercher d’éventuels clients et/ou investisseurs.
Selon l’entrepreneur, le fait de trouver un nouveau client dans ce pays l’a rendu « aussi heureux que de trouver son premier client en France« .
Sur place, Laurent Lathieyre a rencontré une douzaine d’acteurs IT, notamment des éditeurs importants d’applications et de jeux sur mobiles. Il a notamment participé à trois réunions avec des fonds d’investissement jugées positives.
Ce qu’il attribue « à la culture d’ingénierie et de logiciels commune à la France et à la Russie. »
Laurent Lathieyre résume les problèmes de financement des jeunes pousses de l’Hexagone.
« En France, il y a une pénurie de structures d’amorçage. Il y a plus d’argent disponible aux Etats-Unis, mais le marché est tellement concurrentiel qu’il est difficile de capter l’attention des fonds d’investissement, à moins de s’installer là-bas. »
Tout en poursuivant : « Il est plaisant de voir que des fonds russes de renom aient trouvé du temps pour étudier notre proposition sérieusement et pensent à investir dans notre entreprise. »
Un point de vue partagé par mScriber, une start-up britannique spécialisée dans la sécurisation et le partage des données stockées dans les téléphones.
Son P-DG Nicky Singh n’hésite pas à parcourir le monde (Inde, Chine) pour trouver des débouchés.
En Russie, il a présenté ses solutions aux opérateurs mobiles du pays. L’un d’eux serait en train de les tester.
Il a également rencontré une société de capital-risque importante, qui serait susceptible de participer au premier tour de table de mScriber.
« C’est une tendance générale », considère Vasily Bargan, éditeur de Venture-News.ru, site spécialisé dans le capital-risque en Russie. « Ces derniers mois, nous avons assisté à une forte augmentation de l’intérêt des investisseurs russes dans les entreprises technologiques étrangères. »
Le fonds russe Digital Sky Technologies (DST) avait donné le ton dès 2009, en prenant une participation dans Facebook (200 millions de dollars pour 2% du capital).
Il a également investi dans Groupon (achats groupés, Etats-Unis) et Alibaba (plate-forme BtoB de commerce électronique, Chine).
Adaptation en français d’un article d’East-West Digital News en date du 25 novembre 2011 : French and UK mobile startups find clients and investors in Russia
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